Les manifestations spontanées, partout en Chine, de milliers de citoyens opposés aux restrictions Covid et criant à la démission du président Xi Jinping, voire à la disparition du parti communiste, ont fait s’écrouler le décor de propagande patiemment construit par le régime communiste. Sur les réseaux sociaux, des dizaines de milliers de trolls payés par le régime, la brigade des « 50 centimes » louaient les restrictions, la politique du gouvernement chinois pour faire croire, aussi bien en Chine qu’à l’étranger, à un soutien populaire massif. Le régime, à son habitude, comptait sur la peur et la censure pour empêcher les autres, majoritaires, de s’exprimer ou d’être relayés.
Il a donc été particulièrement impressionnant et inattendu de voir cette censure submergée, dépassée par l’ampleur de la contestation ; de constater que le gigantesque appareil de surveillance chinois était incapable d’empêcher les manifestations, que le pouvoir chinois était totalement paralysé, quelques semaines seulement après la tentative de consacrer le pouvoir absolu de son leader – lors du Congrès du parti.
À la fin de ce congrès, on avait vu l’ancien Président chinois Hu Jintao escorté vers la sortie, message préparé pour annoncer une « nouvelle ère » de toute-puissance du Parti. Puis, début décembre, le décès de l’ancien président Jiang Zemin – le plus grand criminel de l’histoire de Chine contemporaine et le chef de la plus grande faction opposée à Xi Jinping – avait totalement dégagé le chemin de Xi Jinping.
Qu’allait-il donc faire ? L’arrestation de cadres corrompus du parti communiste, la censure et la propagande, la politique « zéro Covid », avaient toutes servi le même et unique objectif : démontrer la puissance du parti, sa capacité à ne jamais fléchir. Dans la logique communiste, fléchir signifie pouvoir être renversé. Sa théorie de lutte vaut contre les bourgeois, contre la nature, contre les peuples. Lutter et dominer, seule raison d’être.
Et pourtant… cette fois, le régime chinois a fléchi, sidérant sa propre population, qui se réveille avec des messages officiels radicalement modifiés. Le danger vital du Covid n’existe plus, il n’est qu’une grippe de saison qui demande de rester quelques jours à la maison et de prendre des médicaments anti-fièvre. Depuis le 7 décembre, finis les tests PCR systématiques et à grande échelle, massivement réduites les restrictions de déplacement. La vice-Première ministre Sun Chunlan a reconnu la très faible dangerosité du variant Omicron pour plus de 99% des cas. Mais la parole du régime communiste est si peu fiable que les annonces, au lieu de rassurer, ont inquiété la population qui s’est ruée dans les pharmacies à l’assaut de médicaments.
Cette marche arrière du parti communiste chinois peut être qualifiée d’historique et ne s’explique convenablement que d’une manière : il a vu son dernier jour arriver. Sans un extrême sentiment d’urgence, jamais celui que les Chinois appellent « le spectre » n’aurait pris le risque considérable de paraitre faible, tant il est inscrit dans son dogme que son existence ne peut être maintenue que par la force et la peur. En montrant que des manifestations publiques le font reculer, il laisse germer l’idée qu’il n’est pas invincible et que le peuple chinois pourrait chercher à retrouver sa liberté. Comme en Iran, où la suppression de la police des mœurs par le régime est une tentative quasi-désespérée pour démobiliser les contestataires et gagner suffisamment de temps afin de reprendre la main.
Le régime communiste chinois voit que le pays se prépare à le rejeter, comme une réaction immunitaire. Comme un virus – et comme le fait le Covid – il mute pour tenter de survivre, et « s’omicronise » pour sembler moins dangereux et échapper ainsi aux lymphocytes du peuple chinois. La suite nous dira si ce nouveau variant communiste peut tenir ou si, au contraire, la réaction a commencé et ne cessera qu’avec la disparition du régime.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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