Alors que de nombreux pays continuent leur combat contre la pandémie du virus de Wuhan, Pékin cherche à profiter de la crise sanitaire mondiale pour faire avancer ses objectifs politiques et économiques.
Horizon Advisory, une société de conseil stratégique d’experts indépendants, a examiné les politiques et les directives récemment annoncées par les agences du gouvernement central, les gouvernements régionaux et les instituts de recherche chinois. Son rapport, publié le 15 mars, a révélé que, déjà à partir de février, Pékin avait commencé à élaborer une stratégie de réalisation de ses ambitions mondiales, alors que se propageait dans toute la Chine le virus que de nombreux Chinois appellent maintenant « virus du Parti communiste chinois (PCC) ».
Epoch Times désigne également le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du PCC ont permis à ce virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
Promouvoir les exportations chinoises
« Pékin a l’intention d’utiliser la dislocation et le ralentissement de l’économie mondiale pour attirer les investissements étrangers, pour s’emparer des parts de marché et de ressources stratégiques, en particulier celles qui lui permettraient d’imposer une dépendance [à l’égard de la Chine] », indique le rapport.
Il s’agit notamment de promouvoir l’utilisation des technologies chinoises, telles que l’équipement 5G fourni par le géant technologique chinois Huawei.
Ce mois-ci, plusieurs responsables chinois ont exprimé leur point de vue sur la manière dont la pandémie pourrait offrir des opportunités économiques et politiques à l’État-Parti chinois.
Le 4 mars, Han Jian, directeur de l’Association économique industrielle de Chine, qui dépend du ministère des Affaires civiles, a écrit dans le quotidien d’État Xinhua Daily : « Il est possible de transformer la crise [de la pandémie] en une occasion d’accroître la confiance et la dépendance des différents pays à l’égard du programme ‘Made in China’. »
Le lendemain, le gouvernement municipal de Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, a fait part à un quotidien local de ses plans par rapport à la pandémie du virus du PCC.
« Profitez de l’ouverture importante qui suivra l’épidémie et concentrez-vous sur les opportunités stratégiques, telles que la nouvelle révolution technologique qu’elle entraînera », a indiqué le gouvernement de Chengdu. Il a également appelé les secteurs locaux « à s’intégrer plus profondément » dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, soulignant l’importance de développer en Chine des secteurs tels que la robotique et la biomédecine.
Le 12 mars, Song Zhiping, ancien représentant de l’Assemblée nationale populaire, législature fantoche du régime qui fait office de parlement-tampon, et ancien président de la société d’État China National Building Materials Group, a déclaré dans un commentaire publié dans le journal Quotidien du Peuple, le porte-parole du régime chinois, que la Chine « transformera la crise en opportunité ».
Alors que les chaînes industrielles mondiales font face au défi de la « réorganisation » à la suite de la pandémie du virus de Wuhan, les entreprises chinoises devraient renforcer leur compétitivité, a-t-il écrit.
En outre, a poursuivi M. Song, le Conseil d’État chinois a souligné qu’il fallait encourager tout d’abord le développement des secteurs suivants : technologie 5G, électricité ultra-haute tension, rails urbains à grande vitesse, véhicules à énergie nouvelle, grandes bases de données dans les infrastructures, intelligence artificielle et Internet industriel.
Le Grand plan
Ces secteurs indiqués par Song Zhiping sont les mêmes que ceux considérés comme prioritaires dans la planification de l’État-Parti chinois, y compris dans le cadre de ses ambitieux programmes « Made in China 2025 » (Fabriqué en Chine 2025) et « China Standards 2035 » (Normes chinoises 2035).
Le régime chinois a lancé le plan « Made in China 2025 » en 2015, le plan qui a pour objectif de transformer le pays en un centre mondial de 10 secteurs technologiques d’ici 2025. Fin 2018, Pékin a mis en place le plan « China Standards 2035 » visant à permettre à la Chine de devenir le leader mondial dans les secteurs technologiques en plein essor – tels que les grandes bases de données, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets (IdO).
En février dernier, avant que des commentaires sur la manière de tirer parti de l’épidémie n’apparaissent dans les médias d’État, le régime a annoncé son soutien aux entreprises industrielles qui avaient dû fermer leurs portes dans le cadre de mesures destinées à empêcher la propagation du virus de Wuhan.
Selon l’annonce faite le 9 février par le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information, Pékin a déclaré que les secteurs stratégiques seraient prioritaires pour recevoir un financement de l’État.
Les experts de Horizon Advisory ont également décrit les moyens que Pékin a prévu d’employer pour sécuriser les investissements étrangers après la pandémie – ceci « dans le but de poursuivre ses ambitions stratégiques ».
Par exemple, la directive émise le 9 mars par la Commission nationale du développement et de la réforme a demandé aux autorités régionales d’effectuer des tâches spéciales pour assurer que les entreprises étrangères et les chaînes d’approvisionnement locales reprennent la production dès que possible – par exemple, de coordonner et d’accélérer le développement des projets d’investissement étrangers qui « s’alignent » avec les politiques gouvernementales.
Les liens avec l’Europe
Pendant ce temps, le régime chinois prévoit d’utiliser la pandémie pour installer des relations encore plus étroites avec les pays européens.
« Pékin a l’intention d’inverser les récents efforts des États-Unis visant à contrer la présence subversive de la Chine sur la scène internationale ; dans le même temps, il veut éroder les relations entre les États-Unis et l’Europe. En d’autres termes, Pékin utilisera COVID-19 pour accélérer son offensive stratégique de longue date », a souligné Horizon Advisory, évoquant les récentes remarques du professeur Tian Feilong de l’université Beihang de Pékin.
Dans un article publié le 12 mars sur une plateforme universitaire en ligne appelée China-US Focus, Tian Feilong a déclaré : « L’Europe pourrait connaître une récession économique sous le coup de l’épidémie. Des besoins et des opportunités mutuels sans précédent vont émerger et s’approfondir dans le cadre de la coopération économique entre la Chine et l’UE, y compris dans le secteur de la 5G. »
La récession inciterait les pays européens, la Russie et la Chine à former un nouvel « ordre économique » et à coopérer plus entre eux et moins avec les États-Unis, a-t-il ajouté.
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