Le parc national de Yellowstone est le plus grand parc de ce type au monde. Mais il n’a pas toujours ressemblé à ce qu’il est aujourd’hui. Yellowstone n’est pas seulement un parc national, mais aussi le site d’une expérience extraordinaire.
En 1995, l’U.S. Fish and Wildlife Service et une équipe de biologistes canadiens ont capturé 14 loups du parc national de Jasper, dans l’Alberta (Canada), pour les réintroduire dans le parc de Yellowstone. C’était la première fois que des loups gris foulaient ces terres à nouveau depuis leur extermination en 1926.
Les choses étaient sur le point de devenir intéressantes.
Le Service des parcs nationaux explique qu’à la fin des années 1800, les colons et leur bétail se sont déplacés vers l’ouest et ont dû soudainement faire face à des prédateurs naturels, tels que les loups.
Pour protéger leur bétail, les colons ont exercé ce qu’ils appelaient une « régulation des prédateurs » en les chassant, ce qui a généré la diminution importante d’un grand nombre des espèces peuplant le parc, tel que les loups, couguars, ours et autres coyotes. Les loups gris, quant à eux, ont complètement été éradiqués.
Le parc a été exempt de loups pendant sept longues décennies, mais leur réintroduction intentionnelle a donné aux scientifiques la rare opportunité d’étudier ce qui se passe lorsqu’un prédateur majeur fait son retour dans un écosystème. Les loups gris ont été introduits pour réguler la population d’élans, qui avait augmenté de façon incontrôlable depuis la disparition de leur principal prédateur, explique la BBC. Les loups ont fini par y parvenir et ont généré bien plus de conséquences encore.
« Chaque loup a été muni d’un collier radio lors de sa capture au Canada », rapporte le Service des parcs nationaux des États-Unis. « Les loups ont été temporairement enfermés dans des enclos, mais les contacts humains ont été minimes. Environ deux fois par semaine, on leur donnait à manger des élans, des cerfs, des orignaux ou des bisons morts dans le parc et ses environs. »
Les loups, après s’être habitués à leur nouvel environnement et avoir développé un goût pour les élans de Yellowstone, ont été relâchés dans le parc.
« Le loup n° 10 a été le premier à courir en liberté à Yellowstone depuis 70 ans », s’est réjouie Kirsty Peake, conseillère du UK Wolf Conservation Trust, en s’adressant à la BBC. « J’ai la gorge nouée en vous disant cela ! »
Mais peu après, une tragédie est survenue. Les responsables du parc de Yellowstone ont déclaré sur leur site Internet : « Comme on le craignait, le mâle alpha N° 10 s’est presque immédiatement dirigé vers le nord et a traversé la frontière du Montana. Sa compagne, enceinte, l’a suivi peu après. »
Le 26 avril 1995, près de Red Lodge, dans le Montana, le loup mâle alpha N° 10 a été abattu. Le responsable de cette mort a été envoyé en prison. La compagne du loup et ses chiots ont cependant été sauvés et renvoyés à Yellowstone.
« La descendance de ce couple précurseur », disent les représentants du parc, « peut être retrouvée dans la majorité des meutes de loups de nos jours. »
La population de loups gris a augmenté régulièrement, et à partir de ce moment, le parc a commencé à changer de manière fascinante. Ces « prédateurs supérieurs » ont provoqué la migration d’une partie des élans ; des parcelles de terre auparavant sur-pâturées ont pu se régénérer et redevenir luxuriantes. Il en a découlé un phénomène écologique connu sous le nom de « cascade trophique » qui a commencé à transformer l’ensemble de l’écosystème.
Les pâturages maintenant délestés d’une grande partie des élans, les peupliers et les trembles sont réapparus, bordant les rivières et consolidant les rives.
« Les castors sont revenus », a expliqué à la BBC le Dr Sanjayan, scientifique en chef de la Conservation de la nature, « et ils sont revenus d’eux-mêmes », ainsi qu’une grande variété d’oiseaux et de petits mammifères, qui n’ont pas tardé à repeupler ce paysage hospitalier et florissant en plein renouveau.
Il ne fait aucun doute que la réintroduction du loup gris de Yellowstone a démontré que l’apport d’un seul élément nouveau peut générer une réaction en chaîne et un bouleversement considérable sur la totalité d’un écosystème.
Pourtant, l’écologiste de la vie sauvage Arthur Middleton, de l’université de Berkeley, nous met en garde contre les conclusions trop simplistes, naïves et hâtives. Nous devons faire attention à ne pas « détourner notre attention des problèmes plus complexes que cela implique », a-t-il écrit pour le New York Times, ou ne pas « nous induire en erreur sur la problématique de la gestion des écosystèmes ».
Malgré tout, l’exemple remarquable de la réintroduction des loups gris, les nouveaux « gestionnaires de la forêt « du parc national de Yellowstone, demeure un réel espoir pour les générations futures et pour les écosystèmes sauvages partout dans le monde.
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