Au printemps, nous accueillons les fleurs avec plaisir. Mais pour certains, leur apparition signifie subir les symptômes du rhume des foins : congestion des sinus, maux de tête et yeux rouges qui piquent.
Les allergies saisonnières ressemblent à une infection ordinaires des sinus, mais elles sont en fait le résultat d’un système immunitaire trop zélé. Pour la plupart des gens, respirer le pollen présent dans l’air n’engendre aucun problème. Mais pour les personnes souffrant d’allergies saisonnières, le corps réagit aux particules de pollen comme si elles étaient des virus envahissants ou des bactéries. Cela déclenche une réponse immunitaire habituellement réservée à une infection (inflammation et augmentation de mucus).
Il n’y a aucun traitement efficace contre le rhume des foins, mais il existe une variété de traitements conventionnels conçus pour supprimer les symptômes : les vaporisateurs nasaux corticostéroïdes, les décongestionnants, les antibiotiques, les stéroïdes et les antihistaminiques comme Clarityne, Telfast et Zyrtec.
Certains de ces médicaments peuvent être efficaces à court terme, mais l’efficacité s’estompe lors d’une utilisation continue. Les effets secondaires, comme la somnolence, les maux de tête, l’anxiété, les palpitations cardiaques et les saignements de nez sont souvent pires que les allergies.
Le conseil le plus fiable que la médecine moderne puisse offrir est d’éviter l’exposition au pollen. Lorsque le taux de pollen est élevé, les personnes souffrant d’allergies sont invitées à rester à l’intérieur ou à porter un masque. Il n’y a qu’entre novembre et février que le risque est presque nul.
La médecine ancienne pour une maladie moderne
Les annales de la médecine suggèrent que le rhume des foins est un fléau moderne. Le docteur John Bostock basé à Londres a été le premier à identifier le problème en 1819. Il a souffert d’allergies durant l’été et a passé près d’une décennie à la recherche d’autres personnes qui partageaient ses symptômes afin de mieux comprendre la maladie.
Son enquête a regroupé 28 personnes. Aujourd’hui, une personne sur cinq lutte contre le rhume des foins.
Bien que les allergies saisonnières soient une maladie relativement nouvelle, la médecine ancienne peut offrir un soulagement, sans les effets secondaires nocifs du traitement moderne.
Selon l’acupuncteur Laura Flowers, directeur du département médecine orientale à Pacific College (New York), il n’y a pas que le pollen. Elle dit que de nombreux facteurs contribuent au problème.
Aujourd’hui, une personne sur cinq lutte contre le rhume des foins.
« Habituellement, la cause n’est pas unique. Oui, le pollen est le déclencheur. Mais les gens vont commencer à remarquer qu’ils ont des symptômes quand ils manquent de sommeil, qu’ils sont stressés, qu’ils boivent trop de café et ne mangent pas de manière équilibrée », précise-t-elle. « C’est vraiment un mélange de tous ces facteurs qui crée le problème. »
Elle affirme que si les patients se concentrent sur les facteurs qu’ils peuvent contrôler, ils réussissent effectivement à empêcher leur corps de réagir au pollen.
Traiter la personne, pas la maladie
Le docteur Flowers tient un blog qui présente des conseils à essayer à la maison pour les personnes souffrant de rhume des foins. Il s’agit de stimuler trois points d’acupuncture pour soulager les symptômes. Par exemple le point bitong qui se trouve juste au-dessus de la narine, de chaque côté du nez.
Tous les traitements d’acupuncture pour le rhume des foins partagent des points communs, mais un bon traitement est adapté à l’individu. Le principe directeur de la médecine chinoise est l’équilibre et chaque personne a différents déséquilibres qui doivent être abordés.
Lorsque le docteur Flowers ausculte un patient, elle regarde non seulement la réaction externe au pollen, mais aussi les lacunes internes qui y contribuent. Elle ajoute qu’il est important pour les patients de participer à leur propre processus de guérison en ajustant leur régime alimentaire et un mode de vie en conséquence.
« Cela va augmenter réellement la guérison si la personne se prend en charge et fait les changements nécessaires dans sa vie », a-t-elle déclaré.
Une grande bataille pour gagner la guerre sur les symptômes de l’allergie est d’éviter les aliments qui causent plus de mucus, tels que les produits laitiers, le sucre et la farine. Elle conseille aussi de boire beaucoup de liquides pour sortir le flegme. L’eau est un bon choix, mais pas le jus d’orange.
« Les gens pensent souvent : ‘Eh bien, je vais boire une tonne de jus d’orange car il contient de la vitamine C.’ Alors qu’à cause du sucre qu’il contient, il crée plus de mucus. Vous pouvez certainement prendre la vitamine C sous forme de comprimé ou de poudre, mais vous devriez éviter les jus d’orange », dit-elle.
Un traitement précoce
À l’instar de remèdes conventionnels, l’acupuncture et les herbes fonctionnent mieux s’ils sont utilisés avant que les symptômes ne deviennent sévères.
Le docteur Flowers a mentionné un patient qui consultait seulement quand les symptômes étaient vraiment marqués. Ce scénario nécessite des traitements fréquents pour obtenir une amélioration durable. Aujourd’hui, ce patient comprend qu’il doit fixer un rendez-vous dès l’apparition des premiers symptômes. De cette façon, il n’a besoin que de 4 ou 5 séances d’acupuncture par an.
« Plus la prise en charge est précoce, plus c’est facile », explique le docteur Flowers.
À propos du rhume des foins
Lorsque le docteur Bostock a étudié les allergies saisonnières dans les années 1800, tous les cas provenaient de la classe supérieure, il n’a trouvé aucun cas parmi les populations pauvres. Certaines études modernes indiquent encore qu’il y a plus de personnes souffrant de rhume des foins parmi les milieux instruits.
De nombreux scientifiques lient l’augmentation des allergies saisonnières à l’hypothèse de l’hygiène, l’idée est que l’immunité des personnes modernes est plus faible que celle de nos ancêtres parce que nous vivons dans un environnement plus aseptisé.
Il semble que les polluants industriels peuvent aussi contribuer aux allergies. Par conséquent, certains herboristes recommandent une formule pour nettoyer le foie dans le cadre de leur traitement du rhume des foins.
Les plantes couramment prescrites pour les symptômes de l’allergie sont l’ortie, l’euphraise, le romarin, la sauge, la pétasite et la verge d’or ou solidago. La quercétine est un antioxydant également recommandé pour ses propriétés anti-inflammatoires et antihistaminiques. Dans tous les cas, il est fortement recommandé de consulter un herboriste qualifié pour de meilleurs résultats.
Le solidago est souvent considéré comme responsable des allergies saisonnières mais en fait, il ne contribue pas au problème. Cette accusation injuste provient du fait que ses fleurs jaune vif fleurissent en même temps que l’herbe à poux (Ambrosia) qui est une des principales responsables des allergies saisonnières.
Version originale : Chinese Remedies for Hay Fever
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