« Tout part d’un système de rémunérations en liquide non déclarées mis en place en 2007 par une note de l’ambassade, avec l’aval du ministère (allemand) des Affaires étrangères », a indiqué Me Antoine Gillot, qui défend l’ex-majordome de l’ambassade et un ancien maître d’hôtel.
L’État allemand est assigné devant les prud’hommes de Paris, une juridiction qui règle en France les litiges entre employeurs et employés.
Selon le journal Le Monde, ce système prévoyait des compléments de revenus en espèces pour les employés, en partie grâce à un mécanisme de fausses facturations liées à des événements organisés à la résidence de l’ambassadeur, notamment par des entreprises.
Le journal, qui dit avoir pris connaissance de documents comptables internes à l’ambassade, évalue les sommes ainsi distribuées à « plusieurs centaines de milliers d’euros » depuis 2007.
Selon Me Gillot, c’est à l’occasion du départ de l’ambassadrice alors en poste que le majordome a été licencié à l’automne 2015.
« Il restait un reliquat qu’elle a voulu distribuer, essentiellement au cuisinier et au majordome. Ce dernier a dit qu’il serait peut-être plus juste de partager équitablement avec tout le personnel. C’est de là que part une véritable cabale contre lui. On l’a accusé de comportements frôlant le harcèlement inventés de toutes pièces, alors qu’il a des états de service remarquables pendant 11 ans », a fait valoir Me Gillot.
Le maître d’hôtel a pour sa part été « licencié quelques mois plus tard pour des comportements irrespectueux sans fondement, en réalité car il avait lancé une pétition pour défendre le majordome », a poursuivi l’avocat.
Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Rainer Breul, a réagi mercredi en affirmant que l’Allemagne allait « enquêter sur ces allégations ».
« Les représentations de l’Allemagne à l’étranger doivent non seulement se conformer aux lois allemandes mais aussi aux exigences du droit du travail local et social », a-t-il souligné. Il a ajouté ne pas vouloir commenter la procédure en cours, qui part « d’un différend juridique personnel entre l’ambassade de Paris et deux anciens salariés ».
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