À l’aube de la rencontre entre Emmanuel Macron et Xi Jinping pour les 60 ans des relations bilatérales se pose encore une fois la question des droits de l’homme.
Selon Human Rights Watch, les droits de l’homme sont pour le régime chinois une menace existentielle à sa survie et sa réaction constitue elle-même une menace existentielle pour les droits de l’homme dans le monde. Signe que les droits de l’homme restent la faiblesse du régime chinois – qui continue de craindre les sanctions économiques et diplomatiques occidentales, le régime cherche par tous les moyens à infiltrer les organisations internationales pour en bloquer leur discussion.
Face à la Chine, les démocraties auraient donc intérêt à défendre les valeurs universelles définies dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, née à la suite du génocide commis pendant la Seconde Guerre mondiale, et conditionner toutes relations bilatérales à leur application.
Les droits de l’homme, une « menace existentielle » pour le régime chinois
Selon le rapport 2020 sur les droits de l’homme de Human Rights Watch, le Parti communiste chinois (PCC) craint que l’instauration des libertés publiques ne compromette sa mainmise sur le pouvoir en Chine. En réponse, il a construit depuis 60 ans un État policier qui repose sur les dernières technologies afin de surveiller et censurer à grande échelle la population.
Au-delà de ses frontières, « il utilise son influence économique grandissante pour réduire au silence ses détracteurs et se livrer à l’attaque la plus virulente contre le système international de mise en œuvre des droits humains », peut-on lire dans le rapport.
Début 2021, la Chine remportait un nouveau mandat pour siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Le député australien George Christensen avait alors réagi à une décision défiant « tout entendement » compte tenu de la gravité des violations des droits de l’homme commises par le régime. «Nous parlons d’un régime qui va devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et qui a privé de vie et de liberté des pratiquants de Falun Gong, des chrétiens, y compris des catholiques, des bouddhistes tibétains, des Ouïghours, des militants pour la démocratie et des militants des droits de l’homme», avait-il déclaré à Epoch Times.
En mars 2024, Christine Mirre, directrice de la CAP LC (Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté la Conscience), une organisation de défense des droits de l’homme basée à Paris et dotée du statut consultatif auprès des Nations Unies, tirait la sonnette d’alarme sur l’influence croissante de la Chine au sein de l’ONU : « Nous avons observé ces dernières années que la Chine utilise un stratagème déloyal pour s’approprier du temps de parole alloué aux ONG lors des sessions du Conseil des droits de l’homme. Les ONG pro-chinoises s’inscrivent en grand nombre pour glorifier le modèle chinois, empêchant ainsi toute déclaration critique de la part des défenseurs des droits de l’homme. »
Selon la directrice de la CAP LC, son organisation est maintenant « sous la pression constante de la Chine », le poids de la Chine au sein de l’ONU conduisant « à des restrictions de la participation des groupes de défense des droits de l’homme », a-t-elle précisé.
Qu’entend-on par « les droits de l’homme en Chine » ?
Pour comprendre la société dans laquelle vivent actuellement les Chinois, il faut imaginer une société où la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté de penser et de croire, la liberté de se déplacer, de se nourrir, de travailler, d’étudier, etc. sont contrôlées par une surveillance généralisée et massive, sanctionnées par des menaces, des amendes, des pertes d’emploi, des attaques contre la famille, des arrestations, des détentions, des internements forcés en hôpital psychiatrique, des médications forcées, des emprisonnements dans des camps de travaux forcés, des tortures, des assassinats et des assassinats suite à des prélèvements d’organes.
Au risque de sa vie, droit universel fondamental des Nations Unies, le peuple chinois est contraint d’abandonner toutes ses libertés individuelles.
En 2007, l’avocat chinois Gao Zhisheng décrivait dans une lettre l’ampleur des tortures qu’il avait subies pour avoir publié une lettre dénonçant les violations des droits de l’homme. Il était alors le premier lanceur d’alerte sur les prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers de conscience.
En 2021, une dizaine d’experts des droits de l’homme ont déclaré être atterrés par ce qu’ils ont qualifié d’informations crédibles sur les prélèvements forcés d’organes par le régime chinois. Ces experts, dont faisaient partie les rapporteurs spéciaux du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), se sont dits « extrêmement alarmés par les rapports sur les prélèvements d’organes visant des minorités religieuses et ethniques, dont des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains, des musulmans et des chrétiens qui sont détenus en Chine », peut-on lire dans leur communiqué. La persécution du Falun Gong, commencée en 1999, ayant servi plus tard de modèle à la répression des Ouïghours dans le Xinjiang.
Deux ans plus tôt, le China Tribunal, basé à Londres, concluait que les prélèvements forcés d’organes avaient bien lieu en Chine depuis des années « à une échelle significative », les pratiquants de Falun Gong étant la principale source d’organes.
Les droits de l’homme, la « plus grande faiblesse du régime chinois »
Le rapport 2023 du département d’État américain sur les droits de l’homme en Chine, publié en amont d’une rencontre diplomatique avec le régime chinois, fournissait un compte rendu détaillé des informations faisant état des violations des droits de l’homme par le PCC, telles que les « exécutions arbitraires ou illégales », les disparitions forcées et les détentions massives.
Outre les violations commises par le PCC en Chine, le rapport mettait également en lumière les efforts déployés par le régime pour intimider ou punir ses détracteurs à travers le monde.
« La plus grande faiblesse et vulnérabilité du régime communiste chinois réside dans les droits de l’homme » déclarait alors Miles Yu, directeur du China Center à l’Hudson Institute, affirmant que « les droits de l’homme décideront essentiellement des relations futures […] entre la Chine et le reste du monde. »
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