La rencontre prévue entre le président américain Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping lors du prochain sommet du Groupe des Vingt (G-20) en Argentine pourrait être l’unique occasion pour les deux pays de résoudre leur différend commercial actuel.
Les tensions ont atteint le point de non-retour. Donald Trump est déterminé à poursuivre son plan d’imposer des droits de douane sur toutes les importations chinoises si Pékin ne modifie pas ses pratiques commerciales. L’administration américaine a récemment décidé de prendre des mesures supplémentaires pour punir le vol de propriété intellectuelle par la Chine – des mesures telles que l’interdiction d’exportation et la poursuite devant le tribunal fédéral du fabricant de puces chinois Fujian Jinhua.
Le président américain a indiqué qu’il ne reculerait pas.
« Je suis très bien préparé [pour les négociations du G-20], je m’y suis préparé toute ma vie », a-t-il déclaré à la presse la semaine dernière.
De leur côte, les autorités chinoises ont fait quelques concessions à l’approche du sommet du G-20, montrant qu’elles sont prêtes à négocier – par exemple l’autorisation à l’assureur allemand Allianz de créer la première filiale à 100 % étrangère opérant en Chine.
Cependant, les buts des parties sont différents : si les États-Unis cherchent à négocier un accord qui pourrait établir un commerce plus équitable bénéficiant également au peuple américain, le régime communiste chinois ne s’intéresse qu’au maintien de son pouvoir.
Le régime chinois est en crise. Le ralentissement de la croissance interne – exacerbé par les tarifs douaniers américains qui ont provoqué la chute des marchés boursiers chinois et encouragent les fabricants à déplacer la production hors de Chine – amène au tassement de l’économie du pays.
Toutefois, dans les conditions du règne autoritaire du régime imposant un contrôle étouffant sur tous les aspects de la vie de ses citoyens, la croissance économique est le seul moyen permettant au Parti communiste chinois de réprimer la dissidence et de justifier son règne. Le Parti peut alors s’attribuer le mérite de la prospérité du pays et de l’augmentation du niveau de vie de la population.
Face aux difficultés économiques croissantes qui menacent sa légitimité, le régime chinois peut décider de faire des concessions, mais cela ne serait qu’une tactique pour continuer à défendre ses propres intérêts.
Le marché intérieur de consommation chinois ne peut à lui seul stimuler la croissance. Une grande partie de la population reste pauvre ou ne fait que joindre les deux bouts.
Pour se ressourcer, le régime chinois a besoin du marché mondial, y compris des investissements étrangers et de la demande en exportations chinoises. Après son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine a ouvert ses marchés aux investissements étrangers. Elle est devenue un géant manufacturier, avec les plus gros volumes d’exportation au monde. Cela a permis d’améliorer le niveau de vie et de développer une certaine classe moyenne. Le Parti communiste chinois peut ainsi prétendre qu’il a permis au pays de devenir une superpuissance.
Mais les gènes communistes du régime de Pékin et son bilan historique en matière de négociations internationales indiquent que la Chine ne sera pas vraiment ouverte à adopter le modèle économique libéral.
La Chine à l’OMC
À la fin des années 1990, alors que des négociations étaient en cours pour l’adhésion de la Chine à l’OMC, les États-Unis et d’autres membres de l’OMC ont dressé une liste d’engagements que la Chine devrait respecter pour introduire des réformes du marché – ceci dans l’espoir que la libéralisation de l’économie amènerait ce pays à devenir une société plus ouverte et libre.
Le régime chinois n’avait pas cette intention. Toutefois, afin d’assurer l’adhésion à l’OMC, l’ancien Premier ministre chinois Zhu Rongji a déclaré : « Les règles sont fixes, mais les gens sont flexibles. » En fait, il voulait dire que Pékin étudierait les règles afin d’y trouver des échappatoires.
À ce jour, les responsables de Pékin étudient également les lois et les modèles économiques occidentaux non pas pour s’y conformer, mais pour les exploiter dans les intérêts du Parti.
Par exemple, le plan industriel chinois « Made in China 2025 » s’appuie sur le plan allemand « Industrie 4.0 » et vise à faire de la Chine une puissance industrielle de haute technologie capable de s’approprier des parts de marché mondial de ses concurrents. Pékin applique un programme ambitieux et complet visant à acquérir du savoir-faire technologique par le biais de cyberattaques, de l’achat d’entreprises étrangères et du recrutement à l’étranger d’ingénieurs et de scientifiques talentueux.
Le régime chinois a violé de manière flagrante ses engagements vis-à-vis de l’OMC en accordant des subventions aux industries nationales et en soutenant les entreprises d’État, tout en promouvant les politiques qui contraignent les entreprises étrangères – allant de la pression mise sur ces entreprises dans le but de les obliger à transférer leur propriété intellectuelle jusqu’à la création des coentreprises nationales et le plafonnement de la participation étrangère.
De toute façon, la Chine peut maintenant décider de s’ouvrir dans certains domaines afin de préserver sa croissance économique et assurer ainsi la légitimité du Parti.
Cependant, le régime a prouvé à maintes reprises qu’il ne tient pas ses promesses.
Prenons, par exemple, l’accord sur la cybersécurité signé par l’ancien président américain Barack Obama et Xi Jinping en 2015, qui promettait de mettre fin à l’espionnage cybernétique commercial entre les deux pays. Un rapport publié en septembre dernier par le groupe d’experts de Australian Strategic Policy Institute a constaté que la Chine n’a pas arrêté ses cyberattaques, mais se livrait plutôt à des attaques plus ciblées et sophistiquées qui, en outre, sont plus difficiles à détecter.
« Pékin n’a jamais voulu arrêter l’espionnage commercial. Ils voulaient simplement ne plus se faire prendre », constate dans ce rapport un expert en sécurité.
Le soutien des citoyens chinois
À la suite de rapports faisant état d’une forte augmentation du nombre de sociétés d’État achetant des actifs des sociétés privées chinoises, de mandats exigeant que des organisations du Parti soient établies dans ces sociétés ainsi que des démissions, des emprisonnements ou de l’ouverture de l’enquête par les autorités chinoises sur les PDG de grands conglomérats, de nombreux entrepreneurs et cadres du secteur privé chinois s’inquiètent de l’ingérence croissante de l’État dans ce secteur.
Nombreux sont ceux qui espèrent que la ligne dure adoptée par Donald Trump obligera la Chine à se réformer véritablement et à abandonner les politiques qui favorisent les entreprises d’État et entravent les sociétés privées.
Comme l’a souligné l’analyste et commentateur chinois Chen Pokong dans une récente présentation en ligne, il y a des fans de Trump en Chine continentale – des responsables du Parti à l’esprit relativement plus libéral aux propriétaires d’entreprises – qui espèrent que la pression américaine inversera la tendance au renforcement du contrôle étouffant du Parti.
Un blogueur chinois, connu sous le nom de « Épée passant à travers des nuages de poussière », a utilisé l’exemple d’une ancienne histoire chinoise pour implorer Trump de prendre la bonne position dans les négociations du G-20.
Xiang Yu, un puissant chef de guerre, avait comploté d’assassiner son rival lors d’un banquet, mais a changé d’avis au dernier moment. La décision s’est retournée contre lui lorsque son rival, Liu Bang, a plus tard envahi son territoire et a unifié la Chine sous la dynastie des Han. Ayant honte de la défaite, Xiang Yu s’est suicidé lors de la bataille finale.
En y voyant une allégorie historique, le blogueur a écrit : « Président Trump, en Argentine, finissez s’il vous plaît le travail que Xiang Yu n’a pas pu finir. » En d’autres termes, ne soyez pas indulgent envers le Parti communiste chinois.
Annie Wu
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