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Rennes : après le décès d’un sans-abri, un couple de restaurateurs décide d’adopter son chien, Triskell

décembre 4, 2019 15:57, Last Updated: décembre 4, 2019 15:57
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Deux restaurateurs rennais n’ont pas hésité à recueillir le fidèle compagnon d’un sans-abri décédé au mois d’octobre.

Restaurateurs à Rennes, Rachel et Roch D. ont décidé d’honorer la promesse qu’ils avaient faite à un sans-abri prénommé Cyril.

Décédé le 7 octobre à l’âge de 43 ans, le SDF avait fait la connaissance du couple il y a dix-huit mois.

À l’époque, il avait demandé à Rachel et Roch s’il pouvait s’abriter sous le auvent de leur restaurant situé à deux pas du centre commercial des Trois soleils, dans le centre-ville de Rennes.

« Cyril nous a demandé un jour s’il pouvait rester sous le auvent. Il nous a tout de suite dit qu’il n’y aurait pas d’histoires. Il faut dire que la relation s’est faite naturellement… C’était un mec sympa, respectueux, très bien élevé… Avec le temps, tout le monde a fini par le connaître et à s’attacher à lui », a raconté Rachel aux journalistes du site actu.fr.

Depuis, le sans-abri passait ses journées à côté du restaurant, entouré de son chien Triskell et de quelques amis.

« C’était un très bon voisin. Il veillait sur les lieux… Il était très difficile pour la bouffe, en revanche ! » se souvient Roch.

« On avait des rapports de potes. Il avait réussi à mobiliser toute une population autour de lui : les commerçants du quartier, des vieilles dames, des maraudeurs… Et nous, tout ce qu’on pouvait faire, c’était lui donner de l’amour et de la bienveillance », ajoute-t-il.

« C’était convenu avec lui, comme un accord »

Le couple se prend rapidement d’amitié pour Cyril et son animal de compagnie, leur apportant régulièrement des repas chauds et des gâteaux.

Mais la santé de Cyril s’avère fragile et son état finit par se dégrader.

« Il avait un gros problème de hanche. On ne s’est pas rendu compte à quel point il était abîmé… On a essayé plusieurs fois de l’hospitaliser, parce qu’il souffrait aussi d’une addiction à l’alcool, mais c’était compliqué. Il fallait faire des papiers pour la CMU, et je crois qu’il voulait aussi se débrouiller… On a essayé de le motiver. On aurait dû le motiver », souligne Rachel.

Cyril fait également des crises « de manque, d’épilepsie » liées à son addiction à l’alcool.

« Un jour, j’étais dans la cuisine, quand des clients du restaurant m’ont alertée. J’ai regardé par la fenêtre, et j’ai entendu Triskell hurler à la mort. Il mordillait la main de son maître pour ne pas qu’il s’évanouisse. Lorsque les pompiers sont arrivés, il est resté derrière lui, jusqu’à ce qu’il soit pris en charge », explique Rachel.

« Le regret que j’ai, c’est de ne pas avoir pu promener Triskell plus souvent. Il était souvent attaché, comme Cyril ne pouvait presque plus se déplacer », poursuit son mari.

Cyril finira par s’éteindre dans la nuit du 7 octobre, laissant son fidèle compagnon derrière lui.

« On lui a toujours dit de ne pas s’inquiéter, que s’il lui arrivait quoi que ce soit, on s’occuperait de son chien. C’était convenu avec lui, comme un accord. Alors, quand Cyril est parti, nous avons tout de suite voulu le prendre avec nous, mais la police a préféré le placer temporairement en fourrière », précise le couple de restaurateurs. 

« C’est à notre tour de prendre soin de lui »

Roch se rend alors à la mairie où il obtient l’autorisation nécessaire pour adopter Triskell : « Nous sommes allés à la SPA, car c’est là qu’il avait été transféré, et nous l’avons adopté le jour même.»

Le canidé trouve rapidement sa place dans le foyer de Roch et Rachel, où il dispose de son propre panier ainsi que d’une médaille flambant neuve « offerte par un habitant du quartier ».

« Avant, il s’occupait de son maître. Aujourd’hui, c’est à notre tour de prendre soin de lui », confient Roch et Rachel.

Le décès de Cyril et l’adoption de Triskell ont suscité une vive émotion dans le quartier. Une cagnotte a même été lancée spontanément par les riverains pour collecter des fonds destinés à financer les funérailles du sans-abri.

« Ça s’est fait naturellement : quelqu’un a eu l’idée d’utiliser l’ancienne gamelle de Triskell, pour financer les obsèques de Cyril, et tout le monde a commencé à la remplir. Il y a aussi un petit mausolée en sa mémoire, au bout de la rue », indique Rachel.

Grâce à l’argent récolté, le quadragénaire a pu être enterré à Perros-Guirec, dans le Finistère.

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