Rennes : jugés pour vol, deux hommes de la communauté des gens du voyage donnent des explications loufoques

Par Paul Tourège
16 décembre 2019 15:51 Mis à jour: 16 décembre 2019 15:51

Soupçonnés d’avoir pénétré dans les locaux d’une entreprise et d’y avoir dérobé du matériel ainsi que des devises, deux individus appartenant à la communauté des gens du voyage n’ont pas hésité à avancer des arguments farfelus pour se disculper.

Les faits ont eu lieu dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 décembre dans les locaux d’une entreprise établie à Mordelles, une commune située à 18 kilomètres à l’ouest de Rennes.

Ce soir-là, un salarié qui s’apprête à prendre son service aperçoit de la lumière dans les bureaux avant de découvrir une fenêtre et une porte fracturées. Il prévient aussitôt les forces de l’ordre.

Les gendarmes se rendent sur place et appréhendent deux individus âgés de 29 et de 34 ans issus de la communauté des gens du voyage, dont des caravanes stationnent à proximité des locaux de la société mordelaise.

Les deux hommes soupçonnés d’avoir cambriolé l’entreprise ont été jugés le 13 décembre par le tribunal correctionnel de Rennes dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.

Une audience rocambolesque au cours de laquelle les prévenus n’hésiteront pas à avancer les explications les plus farfelues pour se défendre.

Dès le début du procès, les proches des deux hommes manifestent bruyamment leur mécontentement, tandis que le plus jeune des deux prévenus se met à prier en pleurant. Son acolyte menacera pour sa part de se tuer au cas où il viendrait à être incarcéré.

Une audience tragicomique

Interrogés par la présidente du tribunal qui leur demandait d’expliquer leur présence dans les locaux de la société, les deux accusés avanceront une explication pour le moins originale.

« Je m’étais réveillé pour donner le biberon à mon fils. Puis, j’ai eu mal au ventre. Je voulais aller aux toilettes. J’avais vu une entreprise abandonnée près de ma caravane », affirme le plus jeune.

Son cousin confirme ses dires : « Il est venu me chercher pour l’accompagner faire ses besoins. »

Un argument qui ne laisse pas d’étonner la présidente du tribunal correctionnel de Rennes : « À 29 ans, vous avez besoin d’être accompagné ? Et puis, vous partez sans papier toilette ? »

« Ben, j’utilise mes chaussettes pour m’essuyer », rétorque l’accusé sans sourciller. « Ça faisait plusieurs jours que vous étiez près de cette entreprise. Vous avez bien vu qu’il y avait de l’activité, qu’à l’intérieur c’était propre », reprend la magistrate.

Imperturbables, les prévenus continuent de nier vigoureusement les faits qui leur sont reprochés.

Le plus jeune admet seulement avoir dérobé deux télécommandes, mais réfute s’être emparé des chaînes Hi-Fi ou des devises étrangères qui ont mystérieusement disparu des locaux de la société.

« Et cet argent étranger retrouvé sur vous ? » s’enquiert la présidente. « C’est mon grand-père qui les collectionne », assure l’un des deux suspects.

Des explications farfelues qui n’ont pas convaincu le procureur de la République de Rennes Zoé Chaumont.

« Quand on prend quelque chose qui ne nous appartient pas c’est du vol », souligne-t-elle, avant d’insister sur le casier judiciaire bien rempli des deux hommes.

Deux prévenus habitués des prétoires

Le suspect âgé de 29 ans a en effet déjà fait l’objet de sept condamnations, tandis que son cousin en compte pas moins de trente et a passé les dix dernières années « quasiment en prison » rapportent les journalistes de Ouest-France.

Le procureur de la République requiert ensuite des peines de huit et douze mois de prison ferme avec maintien en détention à l’égard des deux hommes.

Leurs avocates tentent alors de faire valoir les difficultés sociales, médicales et psychiatriques dont souffriraient leurs clients.

Le tribunal correctionnel de Rennes a finalement condamné le plus jeune des deux accusés à une peine de cinq mois de prison sans mandat de dépôt. Son cousin de 34 ans a pour sa part écopé de douze mois de prison, dont quatre avec sursis, avec maintien en détention.

Fou de rage, ce dernier menacera à nouveau de mettre fin à ses jours à l’issue des débats. Les gendarmes éprouveront alors de grandes difficultés à le maîtriser et à le menotter. L’un d’entre eux sera même mordu par le prévenu.

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