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« Pas à l’ordre du jour »: Éric Dupond-Moretti exclut de démissionner

octobre 4, 2022 10:10, Last Updated: octobre 5, 2022 10:44
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« Pas à l’ordre du jour ». En dépit des critiques sur son maintien au gouvernement après son renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR), Éric Dupond-Moretti a exclu mardi de démissionner, fort du soutien d’Elisabeth Borne.

« La Première ministre a réaffirmé hier toute la confiance qu’elle me portait » et démissionner « n’est pas à l’ordre du jour », a déclaré le garde des Sceaux en marge d’un déplacement à Paris, au lendemain de la décision de la CJR de le renvoyer en procès pour « prise illégale d’intérêts ».

Sa mise en examen dans ce dossier, en juillet 2021, n’a « jamais entravé (son) travail », a-t-il fait valoir, mettant en avant l’obtention d’un budget en hausse de 8%, l’élaboration de « 27 textes » de loi ou la tenue des Etats généraux de la justice.

Le ministre a aussi souligné qu’il avait formé un pourvoi contre son renvoi, ajoutant : « Et s’il fallait que je sois jugé, je dirais ce que j’ai à dire, je suis un justiciable comme un autre ».

Après l’annonce de son renvoi – une première pour un ministre de la Justice en exercice –, plusieurs voix ont réclamé son départ, la Ligue des droits de l’Homme jugeant qu’« une telle mansuétude à son égard renvoie l’image déplorable d’un monde de décideurs s’estimant au-dessus de la loi commune ».

Pour Marine Le Pen, la « présomption d’innocence » n’impose pas systématiquement à un ministre de démissionner, mais dans le cas d’Eric Dupont-Moretti, son portefeuille pose problème, car « la justice doit donner une apparence irréprochable ».

« Si Emmanuel Macron tient énormément à Monsieur Dupond-Moretti, il n’a qu’à le changer de ministère », a-t-elle suggéré mardi sur BFMTV.

La présidente de l’association Anticor, Elise Van Beneden, a elle appelé à « mettre la pression pour obtenir la démission » d’Eric Dupond-Moretti et d’un autre haut responsable de la macronie, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, dont on a appris lundi la mise en examen pour « prise illégale d’intérêts ».

Appelant le « supérieur » du ministre à « tirer les conséquences du discrédit qui s’attache (…) à ce renvoi devant la CJR », l’avocate a jugé « incompréhensible » son maintien en poste.

L’ombre d’un nouveau conflit d’intérêt

L’Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, qui avaient porté plainte devant la CJR en décembre 2020, après une première plainte d’Anticor, ont souligné qu’« en cas de maintien dans ses fonctions », le garde des Sceaux « s’exposerait à un nouveau conflit d’intérêts s’il devait nommer son propre accusateur après le départ du procureur général près la Cour de cassation François Molins », qui doit prendre sa retraite en 2023.

Le procureur général près la Cour de cassation représente l’accusation à la CJR, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leur mandat.

Nommé à la tête de la Chancellerie à l’été 2020 et reconduit après la réélection en mai d’Emmanuel Macron, Eric Dupond-Moretti est accusé d’avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s’était opposé quand il était avocat. Lui assure n’avoir fait que « suivre les recommandations de son administration ».

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