Des décorations d’anniversaire sur le thème des dinosaures sont encore accrochées aux murs de la maison indonésienne de Safitri Puspa Rani, où la famille a célébré l’anniversaire de son plus jeune fils l’année dernière. « Toc toc! Hé, tout le monde! C’est mon huitième anniversaire! » déclare un Panghegar Bhumi rayonnant dans une vidéo filmée en septembre, tout en mimant un cœur avec ses bras.
Un mois plus tard, il est mort d’une lésion rénale aiguë, quelques jours après qu’un médecin lui a prescrit un sirop contre la toux contenant des ingrédients qui ont été liés à plus de 200 décès d’enfants en Indonésie, selon le ministère de la Santé du pays.
Rani, mère de 42 ans fait partie de la vingtaine de familles indonésiennes qui demandent justice pour leurs enfants qui, selon elles, ont été tués ou rendus gravement malades par des sirops contre la toux contaminés. Leur action collective vise le ministère de la Santé, l’agence chargée de la sécurité sanitaire des aliments et des médicaments (BPOM), ainsi que huit sociétés qu’elles accusent d’avoir vendu ces sirops – qui, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), contiennent une « quantité inacceptable » de diéthylène glycol et d’éthylène glycol.
« Ces contaminants sont des produits chimiques toxiques utilisés comme solvants industriels et agents antigel qui peuvent être mortels même pris en petites quantités », a averti l’OMS en janvier, ajoutant qu’ils « ne devraient jamais se trouver dans les médicaments ». Depuis octobre de l’année dernière, l’OMS a émis des alertes pour la Gambie, l’Indonésie et l’Ouzbékistan concernant des sirops contenant les deux produits chimiques. Farrazka, cinq ans, a dû subir une dialyse pour ses reins défaillants après avoir pris l’un des médicaments, explique à l’AFP sa mère Indah Septian.
Les industries pharmaceutiques responsables de ce scandale sanitaire
Depuis que le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme en octobre, la BPOM a rappelé 105 produits après que des tests ont révélé la présence de quantités excessives de ces deux substances chimiques. Elle a également révoqué les licences de six entreprises pharmaceutiques. Une procédure judiciaire a été lancée. L’une des entreprises accusées, contactée par l’AFP, a nié avoir mis des produits chimiques dans ses sirops contre la toux et a rejeté la responsabilité de toute contamination sur un distributeur.
Parmi les victimes, Raivan, 18 mois, était incapable de bouger après avoir consommé un sirop contre la toux prescrit par un pédiatre en mai, raconte sa mère Resti Safriti. Il est désormais nourri par un tube et respire par un autre situé dans son cou. Resti et son mari ont dû quitter leur emploi pour s’occuper de lui, et elle a supplié le gouvernement de « réparer le système » qui a conduit à la souffrance de son enfant.
« Ne laissez pas d’autres parents et enfants subir cela », a-t-elle dit. « Et si cela arrivait à votre propre enfant? »
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