De nouvelles négociations russo-ukrainiennes étaient en cours mardi 29 mars à Istanbul, alors que l’Ukraine affirme avoir repris un peu de terrain, notamment près de Kiev, plus d’un mois après le début de l’invasion russe.
Arrivés lundi à Istanbul pour une première session de pourparlers en face-à-face depuis le 10 mars, négociateurs russes et ukrainiens ont débuté leurs discussions peu après 07h30 GMT, selon l’agence officielle turque Anadolu. Les discussions se tiennent dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux.
Des négociations pour « mettre un terme à cette tragédie »
« Les deux parties ont des préoccupations légitimes », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations, les appelant à « mettre un terme à cette tragédie », qui a déjà contraint près de 3,9 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, selon l’ONU.
Le négociateur en chef côté russe Vladimir Medinski a dit aux agences russes espérer pouvoir « faire une déclaration » à l’issue des pourparlers, « dans quelques heures ».
A la mi-journée, son homologue ukrainien Mykhaïlo Podoliak a résumé sur Twitter les conditions posées par Kiev : « Garanties de sécurité inconditionnelles pour l’Ukraine, cessez-le-feu, décisions efficaces sur les couloirs humanitaires et les convois humanitaires, respect par les parties des lois et coutumes de la guerre », qualifiant de « difficiles » les négociations.
Lundi soir, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait souligné que « les personnes, le territoire et la souveraineté » n’étaient « pas négociables ».
L’oligarque russe jouant un rôle de médiateur entre les deux antagonistes
L’oligarque russe Roman Abramovitch, visé par des sanctions européennes et qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, était présent dans la salle des négociations, selon une photo diffusée par la présidence turque.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a confirmé que l’oligarque jouait le rôle de médiateur et balayé les accusations d’empoisonnement, estimant qu’elles faisaient « partie de la guerre de l’information ».
Un des points importants des discussions porte sur « les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat », avait déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky à des médias russes, soulignant que l’accord éventuellement trouvé devrait être ensuite approuvé par référendum.
Libérer le Donbass, le but principal
La Constitution ukrainienne interdit cependant la tenue d’un référendum en temps de guerre.
Quant aux combats sur le terrain, le ministre russe de la Défense a estimé que « dans l’ensemble, les objectifs de la première étape (de l’offensive lancée le 24 février) étaient atteints ».
« Le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal : la libération du Donbass », a déclaré Sergueï Choïgou.
L’Ukraine préoccupée par la libération des villes assiégées et des couloirs humanitaires
Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi avoir « libéré » Irpin, théâtre de féroces combats à 20 km au nord-ouest de Kiev.
« Les occupants sont repoussés d’Irpin, repoussés de Kiev. Cependant, il est trop tôt pour parler de sécurité dans cette partie de notre région. Les combats continuent. Les troupes russes contrôlent le nord de la région de Kiev, disposent de ressources et de main-d’œuvre », a déclaré M. Zelensky dans une vidéo lundi soir.
Mardi, la situation semblait relativement calme dans cette localité, où l’on entendait toutefois des tirs sporadiques, selon des journalistes de l’AFP.
« A mon avis, environ 70 à 80% de la ville est libérée, les limites extérieures sont toujours aux mains » des Russes, a déclaré à l’AFP Roman Kovalevskiï, 48 ans, un habitant de la ville qui en sortait à vélo avec des bidons d’essence vides pour aller s’approvisionner à Kiev.
Dans les régions de Tcherniguiv, Soumy, Kharkiv, du Donbass, et dans le sud de l’Ukraine, « la situation reste partout tendue, très difficile », a cependant souligné lundi soir le président Zelensky.
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