OPINION

Sénat américain: les Républicains ont besoin de résister à l’intox et ne pas croire à la charade des Démocrates

novembre 24, 2019 22:26, Last Updated: novembre 24, 2019 22:27
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Depuis près de deux semaines, les démocrates à la Chambre font subir aux États-Unis une « enquête de destitution » péniblement partisane. Ce faisant, ils ont recueilli les témoignages de divers témoins.

Les démocrates de la Chambre des représentants contrôlent le processus pendant la phase d’enquête sur la destitution espérée du Président Trump ; les républicains contrôleront, eux, le processus lors de tout éventuelle suite au Sénat. Si, et quand, cela se produisait, les démocrates pourraient avoir beaucoup de mal à prouver que le président a commis une infraction passible de destitution.

Sachant cela, les démocrates tentent apparemment de  » poursuivre » le président sans avoir besoin d’affronter les obstacles juridiques et les règles que les républicains invoqueront très probablement dans un procès ultérieur.

Les sénateurs républicains ne devraient donc pas se laisser berner par la mascarade actuelle à la Chambre, dont une grande partie serait soit jugée inadmissible, soit facilement réfutée lors d’un procès pour destitution ultérieur.

Présomptions et hypothèses

Depuis le début, la plupart des témoignages publics n’ont été que des renseignements de deuxième et de troisième main, des ouï-dire ou des hypothèses sans fondement solide. Toutefois, plusieurs témoins ont également eu des informations de première main sur l’appel téléphonique entre le président Donald Trump et le président ukrainien.

Par exemple, l’ancien représentant du Conseil national de sécurité Tim Morrison et l’ancien envoyé spécial des États-Unis en Ukraine, Kurt Volker, ont témoigné qu’il n’y avait aucune preuve de quid pro quo (donnant-donnant) ou de corruption. Jennifer Williams, adjointe à la politique étrangère du vice-président Mike Pence, qui participait à l’appel téléphonique de juillet, n’était pas non plus au courant de quelconques conditions imposées pour le versement de l’aide américaine.

En plus de ces témoins, les démocrates de la Chambre ont entendu l’une de leurs « vedettes », l’ambassadeur en Union européenne Gordon Sondland, mercredi 20 novembre. Sondland a d’abord témoigné au sujet d’un prétendu  » arrangement »  et « de contreparties » entre le président ou l’avocat du président et l’Ukraine, déclarant :

« Je sais que les membres de ce Comité ont souvent formulé ces questions complexes sous la forme d’une simple question : Y avait-il un « quid pro quo » ? Comme je l’ai déjà dit, en ce qui concerne l’appel de la Maison-Blanche et la réunion de la Maison-Blanche, la réponse est oui. »

Cependant, comme l’a fait remarquer le représentant Mark Meadows, Sondland a changé d’avis par la suite, déclarant : « Je n’ai jamais entendu le président Trump dire que l’aide était conditionnée à une annonce » des enquêtes.

Sondland a doublé cette concession pendant l’interrogatoire de l’avocat républicain Steve Castor :

Question : Le président ne vous a jamais parlé des conditions préalables au déblocage de l’aide ?

Sondland : Non

Question : Le président ne vous a jamais parlé des conditions préalables à une réunion de la Maison-Blanche ?

Sondland : Personnellement, non

De plus, Sondland a admis que son témoignage initial sur l’existence d’un « arrangement » était fondé sur ses présomptions plutôt que sur une preuve directe.

Lors de son témoignage, il a également confirmé que le président lui a personnellement dit : « Je ne veux rien, je ne veux rien. Je ne veux pas de quid pro quo « , ce qui est conforme à son témoignage antérieur, où il avait dit que Trump lui avait affirmé : « Je ne veux rien. Je ne veux rien leur donner et je ne veux rien d’eux. »

Les témoignages fondés sur des croyances ou des hypothèses sont souvent peu fiables et erronés. Dans le cas de Sondland, ses « suppositions » ont été réfutées et démenties. Plus précisément, au cours du contre-interrogatoire, le représentant Mike Turner  et Sondland ont eu l’échange suivant :

Question : Si vous regardez CNN aujourd’hui, leur bannière dit : « Sondland lie Trump à la rétention de l’aide [ukrainienne]. » Est-ce votre témoignage aujourd’hui, ambassadeur Sondland ? … Parce que je ne crois pas que vous disiez cela.

Sondland : Je l’ai dit à plusieurs reprises, M. le représentant, c’est ce que je présume.

Question : Donc personne ne sait. Pas seulement le président. Giuliani ne vous a rien dit. Mulvaney ne vous l’a pas dit. Personne. Pompéo ne vous a rien dit. Personne d’autre sur cette planète ne vous a dit que Donald Trump liait son aide à ces enquêtes. Est-ce que c’est exact ?

Sondland : Je crois avoir déjà témoigné.

Question : Non, répondez à la question. … Personne sur cette planète ne vous a dit que Donald Trump liait cette aide à l’enquête ? Parce que si votre réponse est oui, alors le président de la commission a tort. Et le titre sur CNN est faux. Personne sur cette planète ne vous a dit que le Président Trump liait l’aide aux enquêtes. Oui ou non ?

Sondland : Oui.

Question : Vous n’avez donc aucun témoignage aujourd’hui qui lie le président Trump à un plan visant à retenir l’aide de l’Ukraine en échange de ces enquêtes.

Sondland : A part ma propre présomption.

La conclusion de Sondland, basée sur sa présomption personnelle, selon laquelle le président s’est engagé dans un quid pro quo  ne signifie pas grand-chose, car elle n’est pas fondée. En tant que telle, ce n’est pas la bombe en faveur des démocrates que ceux-ci espéraient. Elle sert plutôt à détruire davantage leur récit.

Procès au Sénat

Bien que l’enquête actuelle ne soit pas régie par les Règles fédérales d’exigence de preuve ou les Règles fédérales de procédure civile, un procès au Sénat le sera. Par conséquent, les ouï-dire (sur lesquels de nombreux témoins dans cette enquête se sont appuyés) seront exclus à moins qu’ils ne soient visés par l’une des diverses exceptions permises dans le droit américain.

De plus, les témoignages fondés sur les croyances ou les hypothèses d’une personne seront jugés irrecevables ou facilement réfutés.

Enfin, alors que les démocrates à la Chambre des représentants ont interdit aux républicains d’appeler des témoins qui auraient pu aider le président, les « règles » du jeu pourraient changer radicalement au Sénat (certaines questions pourraient exiger une intervention judiciaire).

Les obstacles à une mise en accusation sont évidents et ne seront pas faciles à surmonter. Bien que les démocrates de la Chambre le sachent sans aucun doute, ils espèrent probablement que les témoignages publics des divers témoins seront suffisamment convaincants pour « convaincre » le public américain et suffisamment de sénateurs républicains pour appuyer la destitution.

Les sénateurs républicains ne doivent donc pas être victimes de l’actuelle démonstration partiale des démocrates à la Chambre. Le représentant Adam Schiff et les autres démocrates sont à la recherche d’une infraction répréhensible pendant la phase d’enquête parce que la phase du procès, si elle a lieu, se déroulera selon un ensemble différent de règles qui pourraient poser des défis importants pour les démocrates.

Les républicains à la Chambre et au Sénat doivent continuer à résister à cette tentative de coup d’État et forcer les démocrates à prouver leurs allégations. Jusqu’à présent, ils ont lamentablement échoué.

Elad Hakim est écrivain, commentateur et avocat. Ses articles ont été publiés dans The Washington Examiner, The Daily Caller, The Federalist, The Algemeiner, The Western Journal, American Thinker et autres publications en ligne.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de The Epoch Times.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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