Au moins 129 personnes ont été tuées, dont au moins 24 par balles, dans la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans la plus grande prison de République démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur.
« Le bilan provisoire sur le plan humain s’élève à 129 morts dont 24 par balles après sommation », a indiqué Jacquemain Shabani dans une déclaration vidéo transmise à la presse, faisant également état de 59 blessés.
Le lundi 2 septembre 2024, une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala a causé des pertes en vie humaines et d’importants dégâts matériels.
Sur instruction de la Haute Hiérarchie, j’ai convoqué une réunion de crise avec les responsables des services de défense et de… pic.twitter.com/p9k93u8hyJ— Jacquemain SHABANI L (@shabani_lukoo) September 2, 2024
À partir de 02h00 dans la nuit de dimanche à lundi, des coups de feu ont retenti pendant plusieurs heures, selon plusieurs témoins vivant dans le quartier de la prison de Makala et interrogés par l’AFP. Daddi Soso, un électricien d’une quarantaine d’années, a dit avoir vu des véhicules des forces de l’ordre transporter des corps au petit matin.
La situation « sous contrôle »
Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre de détenus qui ont tenté de prendre la fuite, ni sur les circonstances. Mais en milieu de matinée lundi, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya assurait à la télévision nationale que la situation était « sous contrôle ».
Selon le bilan donné mardi par le ministre de l’Intérieur, certains seraient morts « par bousculade, étouffement ». Le ministre a également évoqué « quelques femmes violées », sans plus de précision sur leur identité. Les blessés ont été « pris en charge par le gouvernement pour des soins appropriés », a ajouté M. Shabani. Une partie des bâtiments du centre pénitentiaire, hébergeant les services administratifs, a par ailleurs été incendiée.
Des enquêtes en cours
Le ministre de la Justice a indiqué lundi que des enquêtes sont en cours « pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes des sabotage ».
L’indignation est forte parmi les responsables politiques, rapporte RFI. L’opposant Martin Fayulu a condamné « l’assassinat brutal des prisonniers » à la prison de Makala et exige que toute la lumière soit faite sur ces événements et que les responsables soient traduits en justice. Le directeur de cabinet de Moïse Katumbi a déclaré que « quelle que soit la cause du drame, rien ne peut justifier ce nouveau massacre », indique RFI.
La prison de Makala, d’une capacité de 1500 places mais en grave surpopulation, héberge entre 14.000 et 15.000 prisonniers, selon les statistiques officielles.
En 2017, une attaque nocturne par des hommes armés avait conduit à l’évasion de plus de 4000 détenus.
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