Les responsables des groupes libéraux et Verts au Parlement européen ont réclamé vendredi l’ouverture d’une enquête interne après l’identification par des services de renseignement d’un réseau d’influence financé par Moscou, ravivant les craintes d’interférences dans l’institution plus d’un an après le « Qatargate ».
Prague a annoncé mercredi que les services de renseignement tchèques avaient démasqué un réseau financé par Moscou qui répandait la propagande prorusse sur l’Ukraine via le site Voice of Europe, et étendait son influence « jusqu’au Parlement européen », sans autres détails.
Des eurodéputés « payés pour promouvoir la propagande russe »
Dans le cadre de ce réseau, « la Russie a approché des eurodéputés mais aussi payé pour promouvoir la propagande russe, il s’agit de parlementaires touchant de l’argent », a précisé jeudi le Premier ministre belge Alexander De Croo devant la Chambre des représentants belge.
L’eurodéputée macroniste française Valérie Hayer, présidente de Renew Europe (centristes et libéraux), a écrit à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour réclamer l’ouverture d’une enquête interne « immédiate et transparente, en coopération avec les autorités nationales ».
À dix semaines des élections européennes, « les électeurs doivent savoir si les eurodéputés ou candidats travaillent avec le soutien de la Russie ou de ses mandataires, la démocratie en Europe doit être défendue à tout prix contre ces menaces », a souligné Mme Hayer.
Les Verts réclament également « une enquête rapide et approfondie à l’échelle européenne ».
« Poutine tente de s’en tirer avec sa guerre en Ukraine (…) c’est une attaque directe contre le tissu même de notre démocratie, les politiques ayant reçu de l’argent doivent être sévèrement punis, tant politiquement qu’en justice », a insisté l’élue allemande Terry Reintke, l’une des deux têtes de listes des Verts pour le scrutin.
« Le Parlement examine actuellement, en coordination avec ses partenaires institutionnels, les conclusions des autorités tchèques, notamment concernant le média “Voice of Europe” », a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’institution.
L’accès à l’institution des médias « figurant sur les listes de sanctions de l’UE », notamment en raison de désinformation sur la guerre en Ukraine, est déjà interdit, et les eurodéputés « sont tenus à des règles claires en matière d’indépendance et d’éthique », sous peine de « pénalités », a-t-elle ajouté.
Le Parlement européen est ébranlé depuis décembre 2022 par l’affaire dite du « Qatargate », autour de soupçons de corruption d’élus impliquant le Qatar et le Maroc.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.