Des départements hésitent encore à revenir à 90km/h, redoutant un « piège » du gouvernement.
La Loi d’orientation des mobilités (LOM), en cours d’examen par le Conseil constitutionnel, doit être promulguée « en fin d’année, début d’année prochaine », indique-t-on à la Sécurité routière.
Dans certains départements, on s’impatiente. Le texte va permettre de repasser à 90 km/h une partie des routes secondaires à double sens sans séparateur central. Depuis le 1er juillet 2018, la limitation de vitesse y avait été abaissée à 80 km/h, déclenchant une fronde d’automobilistes, de motards et d’élus.
Vingt-cinq départements (Cantal, Côte-d’Or, Corrèze, Haute-Saône, Loir-et-Cher, Lozère, Orne, Maine-et-Loire, Tarn…) ont d’ores et déjà annoncé leur intention de repasser une partie des routes à 90 km/h.
L’enfumage du Gouvernement continue sur ce dossier des 80 km/h.
En janvier, il avait annoncé sans concertation ni étude d’impact l’abaissement de 90 km/h à 80km/h de la vitesse sur les routes.
Le Sénat avait… https://t.co/AuPz5GKLsi
— Pascale GRUNY (@PascaleGruny02) May 23, 2019
Méfiance des élus
Mais une majorité de chefs d’exécutifs locaux (42) -y compris de fervents pro-90 km/h- se montre méfiante et attend de voir les modalités qui seront fixées par la loi.
« Il y a des sous-entendus et des non-dits » dans le texte, estime Jean-Marie Bernard, président du conseil départemental des Hautes-Alpes. Pour beaucoup, l’assouplissement permis par le gouvernement -en réponse à la crise des « gilets jaunes »- est « une mascarade », un « piège grossier ».
Repasser à 90 km/h, « ce sont des décisions qui sont lourdes et qu’il faut assumer en conscience », avait prévenu Édouard Philippe en janvier dernier, en annonçant des chiffres « historiques » à la baisse de la mortalité routière (3 488 tués en 2018) après six mois de 80 km/h.
En cas d’accident, qui sera responsable ?
Les routes envisagées pour repasser à 90 km/h devront être soumises pour avis consultatif à une commission départementale de sécurité routière. Mais « en cas d’accident, notre responsabilité pourrait d’évidence être engagée si l’on décide tout de même de relever la vitesse », craint le président du conseil départemental de la Marne, Christian Bruyen.
« En menaçant les présidents de département de recours en justice de la part de victimes de la route, le gouvernement met clairement la pression sur les exécutifs départementaux », s’indigne son homologue de Côte-d’Or, François Sauvadet.
Repasser ces 1 000 kilomètres de routes à 90 km/h nécessitera la pose d’environ 780 panneaux, soit un montant de 333 000 euros. Dans certains départements, comme la Nièvre, ce coût est dissuasif.
Par choix ou « contraints », vingt départements (dont Gironde, Ardennes, Bouches-du-Rhône, Gard, Morbihan, collectivité de Corse, Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine…) ont annoncé qu’ils resteront à 80 km/h.
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