Le trafic des hélicoptères dans le golfe de Saint-Tropez a été restreint par un nouvel arrêté de la préfecture du Var pris mercredi, une décision saluée par le ministre des Transports Clément Beaune, mais dénoncée comme une « duperie » par les associations de riverains.
« Je m’y étais engagé, c’est chose faite. Nous renforçons durablement la protection des habitants et de la nature, en réduisant massivement les vols d’hélicoptère dans la presqu’île de Saint-Tropez », a écrit sur X (ex-Twitter) le représentant du gouvernement.
#Nuisances | Je m’y étais engagé, c’est chose faite.
Nous renforçons durablement la protection des habitants et de la nature, en réduisant massivement les vols d’hélicoptère dans la presqu’île de Saint-Tropez.➖ de vols, ➖ de bruit, ➕ de protection ?https://t.co/A48VOxKKrQ pic.twitter.com/MpVQsL1ocP
— Clement Beaune (@CBeaune) August 17, 2023
Celui-ci avait demandé à la préfecture du Var de réduire de 80%, par rapport à 2019, le trafic des hélicoptères, les nuisances sonores de ce mode de transport étant dénoncées depuis des années par les riverains dans ce secteur huppé de la Côte d’Azur française. Par rapport à celui pris en 2022, le nouvel arrêté réduit à six le nombre quotidien de mouvements sur chaque hélisurface commerciale, avec une limitation hebdomadaire à 14, contre respectivement huit et 20 l’an dernier. En septembre 2021, le tribunal administratif avait condamné l’État pour « sa carence à faire respecter la loi », incitant les pouvoirs publics à prendre, l’an dernier et cette année, des dispositions plus restrictives.
Une dilution du trafic
Mais pour les associations le compte n’y est pas. Selon elles, la baisse serait tout au plus de 25 à 30% et ne serait pas due à la règlementation mais à la baisse de la fréquentation touristique et à l’absence de la clientèle russe. Regroupées au sein d’un collectif, ces associations de riverains pointent notamment le fait que si l’activité de chaque hélisurface est effectivement limitée, le nombre total des hélisurfaces n’est pas, lui, soumis à un quelconque quota.
« Selon le chiffre qui nous a été communiqué par la préfecture en mai, il y a actuellement 36 hélisurfaces commerciales dans le golfe, contre 11 avant 2022 », note Jean-Claude Molho, président de l’Association de défense des résidents du golfe de Saint-Tropez-Halte Hélico. « Il y a donc effectivement, sur certaines plateformes, moins de mouvements, mais ceux-ci se sont reportés sur d’autres endroits, il y a eu une dilution du trafic avec l’ouverture de nouvelles hélisurfaces par les compagnies privées », affirme M. Molho, pour qui la baisse massive annoncée par le ministre n’est qu’une « duperie ».
Peu de moyens de contrôle
Les associations dénoncent aussi la faiblesse des moyens de contrôle, selon elles, avec trois gendarmes spécialisés détachés dans le golfe, mais uniquement du 1er juillet au 31 août. « Il existe aussi une centaine d’hélisurfaces privées dont certaines, selon nos observations, sont utilisées pour des vols commerciaux », avance enfin M. Molho.
La préfecture du Var n’a pas souhaité faire de commentaires.
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