La nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a affirmé lundi que la réforme controversée des retraites devait être rendue « plus soutenable pour tous », estimant aussi que « le plein emploi ne doit pas être la seule priorité ».
« Il faut rendre la dernière réforme des retraites peut-être plus soutenable pour tous et répondre aux anxiétés qu’elle a pu générer, en particulier chez les femmes », a déclaré la ministre macroniste lors de la passation de pouvoirs avec Catherine Vautrin.
« Travailler deux ans de plus dans un pays où, passé 55 ans, on a le sentiment qu’on a plus tout à fait sa place dans le monde du travail, ou quand le métier qu’on exerce est pénible (…), ça peut apparaître comme anxiogène », a-t-elle poursuivi.
« Depuis sept ans, les gouvernements se sont beaucoup concentrés sur le plein emploi. C’est indispensable », a-t-elle aussi jugé, appelant notamment à « poursuivre les efforts de la réforme de France Travail (ex-Pôle emploi, NDLR) ou de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA ».
« Un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social »
« Mais le plein emploi ne doit pas être la seule priorité », car il « n’est pas le travail », qui est « un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social » et « le moyen d’une vie digne et décente », a affirmé la ministre.
Elle n’a pas dévoilé ses intentions en ce qui concerne la réforme de l’assurance chômage, alors que les règles actuelles ne courent que jusqu’au 31 octobre.
Cette ancienne adhérente PS a affiché la conviction que « le travail doit payer ». Le Smic « ne doit pas être un salaire à vie » et « il faut regarder la question des bas salaires », a-t-elle souligné.
Sur la méthode, la nouvelle ministre qui a des origines norvégiennes s’est dite convaincue, « en bonne Scandinave », « que le compromis n’est pas la compromission », disant « croire en la démocratie sociale, et en la légitimité des partenaires sociaux, organisations syndicales comme patronales ».
« Ils ont un rôle prépondérant à jouer », a-t-elle insisté en notant que « les liens se sont parfois distendus ces dernières années ». « Je m’emploierai à les restaurer et à les consolider », a martelé cette ex-dirigeante d’entreprises du CAC40, se disant aussi convaincue du rôle « essentiel » que peuvent jouer les entreprises « pour le plein emploi et pour un travail de qualité ».
Le plein emploi, que le chef de l’État Emmanuel Macron s’est donné pour objectif d’atteindre en 2027, se définit par un taux de chômage « frictionnel », ne concernant que les personnes entre deux emplois ou arrivant sur le marché du travail, évalué autour de 5% (contre 7,3% actuellement).
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