Pour « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars, objectif affiché de la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale compte sur des mouvements de grève massifs et même reconductibles dans tous les secteurs.
Le point sur les principales mobilisations attendues :
SNCF et RATP
La circulation des trains en France sera « très fortement perturbée » mardi, pour les TGV comme pour les TER, et « très perturbée » dans le métro et le RER en Île-de-France, ont annoncé dimanche la SNCF et la RATP.
Seul un train sur cinq circulera pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER, et deux trains sur trois en moyenne sur les liaisons internationales Thalys et Eurostar. La circulation sera presque totalement à l’arrêt sur les Intercités et de nombreuses perturbations sont à prévoir sur les transiliens, puisqu’il y aura entre un train sur trois et un train sur dix selon les lignes.
Côté métros parisiens, la plupart des lignes verront leur circulation restreinte principalement aux heures de pointe, à l’exception des lignes 1, 14 et 4. Les RER compteront entre un train sur deux et un train sur trois côté RATP et entre un sur trois et un sur cinq côté SNCF.
Dans les airs
« Air France prévoit d’assurer près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courrier », a indiqué la compagnie, « toutefois, des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure. »
Sur les routes
Les routiers comptent aussi se joindre au mouvement, certains syndicats comme Force Ouvrière-UNCP appelant à se mobiliser dès dimanche soir, avec des blocages de plateformes logistiques, de zones industrielles et des opérations-escargots autour des grandes métropoles dès lundi matin.
Secteur de l’énergie
Le mouvement a démarré dès vendredi après-midi à l’appel de la CGT, en raison de l’ouverture du débat samedi au Sénat sur l’article 1 du texte, sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, dont celui des énergéticiens. Dimanche peu après 16h, les réductions de production atteignaient plus de 5000 mégawatts sur les centrales nucléaires, hydroélectriques et thermiques, soit l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.
Des piquets de grève ont également commencé à être installés. Le mouvement « a vocation à s’étendre », « a minima jusqu’au 7 et a maxima jusqu’à la gagne », avait averti samedi Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Énergie. Il a promis « une semaine noire dans l’énergie », avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours « des opérations Robin des Bois » à destination de la population (comme la coupure des radars routiers).
Côté raffineries
La CGT a également appelé à la grève reconductible, avec pour objectif de « bloquer l’ensemble de l’économie », au niveau de la production, de la distribution et de l’importation de carburant, selon la CGT-Chimie. Dans un premier temps, les grévistes entendent bloquer les expéditions des raffineries vers les dépôts, mais si le mouvement venait à durer trois jours ou plus, il pourrait entraîner l’arrêt de raffineries. Celle de Donges (Loire-Atlantique), une des plus importantes de TotalEnergies, est déjà « en arrêt de production » en raison d’un problème électrique survenu le 27 février, selon la direction.
Autres secteurs industriels
Les avitailleurs ou « pompistes du ciel », chargés d’approvisionner les avions, sont également appelés à la grève dans les aéroports de la France entière. La CGT, premier syndicat du secteur, table sur un impact « immédiat. »
Toute la branche pétrole et chimie est appelée à faire grève, y compris dans le secteur pharmaceutique.
Nouveauté dans l’industrie, l’appel à la grève dans l’ensemble de la métallurgie et notamment chez les géants du secteur : aéronautique, automobile et sidérurgie sont toutes concernées par une grève que le syndicat de branche espère voir reconduite.
Les syndicats CGT de Thales, Valeo, Stellantis, ArcelorMittal, Forvia, Airbus, Safran et Renault ont notamment appelé à se mobiliser. Les différentes industries de la métallurgie emploient quelque 1,5 million de salariés.
Dans le secteur de l’agroalimentaire, la CGT appelle les grands sucriers français à se mettre à l’arrêt à partir de mardi.
Enseignement
Le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré ne donnera pas ses prévisions de grévistes pour les écoles maternelles et élémentaires avant lundi. À l’inverse, pas de chiffres attendus pour les collèges-lycées, les enseignants du second degré n’étant pas tenus de se déclarer grévistes 48 heures avant. Toutefois, les perturbations dans l’ensemble des établissements s’annoncent fortes.
Les sept principaux syndicats enseignants ont en effet appelé à « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services » le 7 mars.
Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facultés, où la mobilisation peine à décoller. Les organisations étudiantes et lycéennes ont appelé à « durcir le mouvement » contre la réforme avec une journée de mobilisation de la jeunesse le 9 mars.
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