La rencontre tant attendue entre Élisabeth Borne et l’intersyndicale pour sortir du conflit des retraites s’est soldée mercredi matin par un « échec » selon les syndicats, qui pointent le refus de la Première ministre de retirer la réforme contestée.
Les leaders des huit organisations syndicales arrivés peu après 10h00, ensemble et à pied, à Matignon sont ressortis environ une heure après et c’est le patron de la CFTC, Cyril Chabanier, au nom de l’intersyndicale qui a résumé le contenu des conversations sur le perron. « Nous avons redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave », a déclaré M. Chabanier. « C’est forcément un échec quand la Première ministre ne fait aucune ouverture sur cette discussion. Donc oui c’est forcément un échec ».
? DIRECT ? « La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave. » annonce @ChabanierCFTC, président du @syndicatCFTC en sortant de l’entrevue avec @Elisabeth_Borne au sujet de la réforme des retraites.
? #franceinfo canal27 pic.twitter.com/BcTphJf3QS
— franceinfo (@franceinfo) April 5, 2023
Les syndicalistes avaient prévenu qu’ils quitteraient la réunion si Élisabeth Borne refusait de parler du recul de l’âge de départ à 64 ans, qui cristallise la colère. C’est la première fois qu’ils sont reçus à Matignon depuis la présentation le 10 janvier de la réforme, qui a généré une mobilisation inédite dans la rue.
La Première ministre avait promis qu’elle serait « à l’écoute de tous les sujets » que les syndicats voudraient aborder en dépit de « points de désaccord », en particulier le recul de l’âge.
Le leader de la CFDT Laurent Berger qui a dit s’en remettre à « la sagesse du Conseil constitutionnel » qui doit rendre sa décision le 14 avril, a appelé « un maximum de travailleuses et travailleurs à rejoindre les cortèges demain », date d’une 11e journée de mobilisation contre la réforme.
Laurent Berger (CFDT) : «On avait une crise sociale qui se transforme en crise démocratique» pic.twitter.com/rI7lse1osW
— CNEWS (@CNEWS) April 5, 2023
Une impasse confirmée
« On ne peut pas passer à autre chose tant que cette réforme n’est pas retirée », a dit Sophie Binet, secrétaire générale nouvellement élue à la tête de la CGT après la réunion. « L’intersyndicale sera unie jusqu’au bout », a-t-elle affirmé, balayant les spéculations sur les récentes dissonances entre la CFDT, qui réclame de « retirer ou suspendre » le texte, et la CGT, qui veut le « retrait » pur et simple. Du côté des opposants à la réforme comme de l’exécutif, personne ne se faisait d’illusions sur l’issue de la rencontre
Pour un ministre de premier plan, la rencontre entre Mme Borne et les syndicats était « déjà écrite ». Celui-ci tablant avant même qu’elle n’ait lieu sur une impasse. Élisabeth Borne « ne nous a absolument rien sorti de différent », a déploré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, soulignant les « visages fermés » de ces interlocuteurs.
« On est dans une impasse » car « tant qu’il n’y aura pas de retrait (…) on ne passera pas à autre chose », avait observé la patronne des écologistes Marine Tondelier mardi à l’issue d’une rencontre avec Élisabeth Borne, qui consulte tous azimuts pour sortir de la crise.
La réforme a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit davantage qu’en 1995 ou 2010. Et ces manifestations ont connu un regain de tensions après l’adoption sans vote de la réforme au Parlement, via le 49.3.
À lire aussi : Retraites: rencontres à Matignon pour tourner, ou pas, la page
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.