La CGT Énergie a dénoncé un « 49.3 déguisé » et mis en garde contre une « escalade de la colère », après la décision vendredi du gouvernement de passer par un vote bloqué au Sénat, pour accélérer le vote du texte de réforme des retraites.
« C’est un 49.3 déguisé qui pousse à l’escalade de la colère », a déclaré à la presse Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Énergie, premier syndicat d’un des secteurs en pointe dans la contestation de ce projet.
Il a déploré le recours à l’article du 44.3 au Sénat, qui permet de se prononcer par un seul vote sur l’ensemble de la réforme, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement, au moment où les questions de pénibilité devaient être abordées. « On nous a vendu (…) que la pénibilité serait reconnue (dans la loi, ndlr), et le seul moment où on peut débattre de pénibilité dans l’hémicycle, c’est là où le 44.3 est utilisé », a déclaré Fabrice Coudour, qui y voit « une provocation supplémentaire et un aveu de faiblesse du gouvernement ».
Grèves et coupures volontaires
Il a indiqué que les grèves se poursuivaient, notamment dans les centrales de production d’électricité avec 16.600 MW de baisse de production, vendredi matin, l’équivalent de quelque 16 réacteurs nucléaires. De son côté, la direction d’EDF évoquait une baisse de la puissance produite de 11.500 MW vendredi matin à 08h30, soit 11 réacteurs, dont 4100 MW pour le nucléaire, 1160 MW pour le parc thermique à flamme et 5890 MW pour l’hydraulique.
Retraites: « S’il faut encore monter d’un cran, on montera d’un cran » assure Fabrice Coudour (CGT-FNME) à propos des coupures de courant pic.twitter.com/B2V23E87nN
— BFMTV (@BFMTV) March 9, 2023
La CGT a évoqué également de nouvelles coupures volontaires, notamment dans des zones industrielles près de Chambéry (Savoie), une information confirmée par la direction d’Enedis, selon laquelle 2000 clients ont été touchés et le courant a été rétabli en début de matinée. La grève des gaziers se poursuit également dans l’ensemble des terminaux méthaniers et des stockages de gaz, a indiqué Fabrice Coudour, selon qui, dans l’ensemble du secteur de l’énergie, « il y a énormément de lieux qui reconduisent la grève tout le week-end et même jusqu’au 15 » mars, date d’une des prochaines journées nationales de grève.
Lors des assemblées générales, « il y a des voix qui s’élèvent depuis plusieurs jours pour dire (…) puisque le gouvernement reste sourd, il faut faire plus dur. Si le gouvernement choisit l’escalade dans ce projet de loi, il faudra peut-être qu’il s’attende à une escalade en termes d’actions et de grèves », a conclu le syndicaliste.
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