Prenant de court le monde politique et syndical, Emmanuel Macron a annoncé lundi le report au 10 janvier de la présentation de la réforme des retraites, affirmant vouloir laisser aux partenaires sociaux et aux nouveaux dirigeants LR et EELV le temps « d’échanger » avec l’exécutif sur ce texte très contesté.
« Cela permet d’avoir quelques semaines de plus pour celles et ceux qui (…) viennent de prendre des responsabilités », a déclaré le chef de l’Etat en ouvrant la deuxième session plénière du Conseil national de la refondation (CNR) à l’Elysée.
« L’effet de surprise est recherché et assumé », explique à l’AFP un conseiller de l’exécutif. En faisant cela, « le président force d’une certaine manière chacun (…) à se positionner et à prendre ses responsabilités ».
A la sortie du CNR, la Première ministre Elisabeth Borne a évoqué le « souhait » des organisations syndicales et des forces politiques d’avoir « quelques jours de plus », notamment pour évaluer les « impacts » des « différentes solutions », entre le report de l’âge légal et « l’accélération de la réforme Touraine » sur le nombre de trimestres de cotisation.
Pourquoi ce recul de la présentation ?
« Le gouvernement ne sait pas encore très bien où il va. Leur texte n’est pas prêt », a réagi Eric Ciotti auprès de l’AFP. « Pour l’instant je ressens cela comme un alibi aux hésitations, plus qu’un souci de négociation ».
Son collègue Olivier Marleix, chef de file des députés LR, a dit lundi soir qu’il ne soutiendrait pas un report de l’âge légal de départ à 65 ans, un « chiffon rouge », « trop brutal » selon lui.
L’exécutif avait initialement prévu de présenter jeudi, à quelques jours de Noël, les grandes lignes de ce texte, pierre angulaire du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Nombre d’opposants ont annoncé se préparer à le bloquer par tous les moyens, de la rue au Parlement, la France insoumise appelant notamment à une mobilisation le 21 janvier, dans la lignée de sa « marche contre la vie chère ».
Le gouvernement a précisé le calendrier des prochaines semaines
Elisabeth Borne va débuter « une série de rencontres avec les présidents de groupes parlementaires » lundi, mercredi et jeudi, selon Matignon. Elle recevra à nouveau « les organisations professionnelles et les organisations syndicales la semaine du 2 janvier ».
Le texte devrait ensuite être adopté en Conseil des ministres les semaines du 18 ou 25 janvier.
Mais les annonces de la Première ministre semblent courues d’avance, balisées par la promesse présidentielle de repousser l’âge légal de 62 à 64 voire 65 ans et l’utilisation du 49.3.
Les organisations syndicales ont acté le report, s’interrogeant sur les motivations du gouvernement.
« On ne sait pas exactement ce qu’il y a derrière, mais on en prend acte (…) On n’était pas au bout sur la pénibilité, sur l’emploi des seniors, ça manquait de précisions sur les carrières longues » ou le « minimum contributif », a réagi le patron de la CFDT Laurent Berger en quittant l’Elysée.
« Mais la CFDT est claire », elle était « contre le report de l’âge légal le 15 décembre, elle sera contre le 10 janvier », a-t-il assuré.
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