Édouard Philippe se redit ferme sur la retraite par points mais reste ouvert « sur la façon dont on peut y arriver ». Toutefois, « il faut que chacun bouge un peu », a-t-il réaffirmé.
« Je suis ouvert à des discussions sur beaucoup de sujets et j’entends parfois d’excellentes idées », a déclaré sur RTL le Premier ministre, au 34e jour consécutif de grève. Le chef du gouvernement a ainsi répondu favorablement à Laurent Berger, le numéro un de la CFDT. Ce dernier avait plaidé dimanche pour l’organisation d’une « conférence de financement » du système de retraite distincte du projet de loi en préparation, le premier syndicat français restant opposé à l’instauration d’un âge pivot pour inciter les Français à travailler plus longtemps dès 2022.
« Je ferai des propositions aux organisations syndicales dans deux heures qui nous permettront peut-être de donner un contenu, un calendrier, un mandat à cette conférence de financement, et donc d’avancer », a poursuivi le Premier ministre, juste avant de se rendre au ministère du Travail où il doit introduire une rencontre multilatérale avec les partenaires sociaux.
Texte adopté par l’Assemblée nationale « au mois de mars »
Édouard Philippe s’est redit « ferme sur l’objectif : nous allons faire un système universel » de retraite par points, « et donc nous allons supprimer les régimes spéciaux ». De même, « l’équilibre du système doit être garanti », le Premier ministre n’en « démord pas ». « Mais je suis ouvert sur la façon dont on peut y arriver », a-t-il enchaîné. Toutefois, « il faut que chacun bouge un peu », a-t-il réaffirmé. Et le gouvernement n’entend pas décaler son projet de loi : il sera présenté en Conseil des ministres le 24 janvier, a confirmé Édouard Philippe, qui pense que le texte sera adopté par l’Assemblée nationale « au mois de mars ».
« Rien de neuf »
Sans surprise, le Premier ministre n’a pas convaincu les syndicats les plus hostiles à la réforme. « Le seul signe d’ouverture qu’on aurait voulu entendre, c’est « on arrête tout, et on met de l’argent pour financer la Sécurité sociale », a répliqué sur France Inter le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « Il n’y a rien de neuf », a réagi sur RTL François Hommeril (CFE-CGC), estimant que le Premier ministre était resté « droit dans ses bottes ». « Le Premier ministre répète qu’il faut du temps, alors nous lui faisons une proposition : arrêter le processus législatif pour pouvoir aller au fond des dossiers », a dit Michel Beaugas (FO).
Du côté des syndicats réformistes, Laurent Escure (Unsa) a noté une « ouverture » de la part du Premier ministre, mais demandé de la « sincérité ». « Il est important de ne plus avoir sur la table l’épouvantail de la mesure d’âge », a-t-il souligné.
Des concessions ont déjà été faites par l’exécutif à de nombreux corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l’Opéra, les marins, les pilotes… Mais le gouvernement a jusqu’alors échoué à faire cesser la grève illimitée à la RATP comme à la SNCF, la plus longue depuis la création de la compagnie de chemins de fer en 1938.
Raffineries mobilisées
La mobilisation se poursuit dans d’autres secteurs que les transports, en particulier dans les raffineries. Les forces de l’ordre seront mobilisées pour « qu’il n’y ait pas de blocages » et « pas de difficultés d’approvisionnement », a assuré Édouard Philippe, alors que la CGT de la chimie a appelé à bloquer raffineries, terminaux pétroliers et dépôts de carburant jusqu’à vendredi.
En Normandie, une centaine de personnes (cheminots, enseignants, « gilets jaunes »), selon la CGT, ont bloqué tôt mardi matin la sortie du dépôt de tramways de Rouen. Des manifestants se sont aussi positionnés sur des voies de chemin de fer dans plusieurs gares, notamment à Dieppe, à Évreux et près de Caen.
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