Retraites : Thomas Piketty veut taxer à 50% les 500 plus grosses fortunes de France

Par MATTHIEU CRESON
6 février 2023 18:11 Mis à jour: 7 février 2023 06:56

On ne sera pas étonné d’apprendre que Thomas Piketty est contre la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. L’un des arguments avancés par lui est que les ouvriers et les employés, ayant une espérance de vie inférieure à celle des cadres, vont pâtir du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Selon l’INSEE, l’espérance de vie des hommes aujourd’hui âgés de 35 ans diffère selon la catégorie socio-professionnelle (CSP) à laquelle ils appartiennent : de 84 ans pour un cadre, elle tombe à 77,6 ans pour un ouvrier. Un ouvrier ou un employé se trouverait donc lésé par rapport à un cadre du fait d’une durée de retraite potentiellement inférieure. Ce devrait donc justement être un argument supplémentaire en faveur du passage d’un système de retraite par répartition à un système par capitalisation, comme le préconise depuis longtemps l’IREF ! La capitalisation permettrait en effet aux actifs de prendre leur retraite à l’âge qu’ils veulent, au lieu d’être contraints de travailler jusqu’à un âge imposé à tous par la loi. Chaque actif, quelle que soit sa CSP, cotiserait ainsi pour sa propre retraite et non celle des autres, à la caisse de retraite privée de son choix, devenant ainsi le seul bénéficiaire du rendement escompté. Thomas Piketty se rend-il compte qu’il donne ici de l’eau au moulin du système par capitalisation ?

Pour lui, la solution serait de taxer à 50% les 500 plus grosses fortunes de France, ce qui engendrerait, nous dit-il, un gain de 400 milliards d’euros. Comme si les « riches » n’étaient pas déjà suffisamment taxés comme ça dans notre pays ! L’IREF n’a cessé de le dire : ce sont les riches qui créent les emplois. Or la part des riches dans la population française n’a cessé de baisser depuis dix ans, passant de 8,6% en 2010 à 7,1% en 2019. Probablement entre autres parce qu’ils sont incités à quitter la France pour vivre dans un pays où le système fiscal, moins confiscatoire, les laisse davantage libres de disposer de leur fortune.

Article écrit par Matthieu Creson. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.

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