Parmi les nombreuses séquelles de l’infection par le COVID-19, la perte de l’odorat ou du goût fait l’objet d’une attention particulière. Pour de nombreuses personnes, cet état est de longue durée et le traitement reste vague.
Pourquoi cela arrive-t-il à certaines personnes et existe-t-il des traitements efficaces pour restaurer notre sens de l’odorat après une infection au COVID ?
La perte de l’odorat est fréquente dans de nombreuses infections virales.
Nos sens du goût et de l’odorat travaillent ensemble pour nous aider à apprécier la nourriture et les boissons. La perte de ces sens peut rendre les repas insipides ou fades. Plus important encore, nous pouvons ne pas reconnaître des situations potentiellement dangereuses comme une fuite de gaz ou des aliments avariés.
La perte du goût (agueusie) et de l’odorat (anosmie) n’est pas seulement un symptôme précoce de l’infection par le COVID-19, c’est aussi un symptôme bien connu du COVID long.
Toutefois, ce trouble n’est pas unique au COVID.
« La perte de l’odorat est courante dans de nombreuses infections virales, et particulièrement dans le cas du COVID. Dans environ 95% des cas, le sens de l’odorat revient après six mois », a expliqué à Epoch Times le docteur Jacob Teitelbaum, un médecin interniste certifié et expert reconnu au niveau national dans les domaines du syndrome de fatigue chronique, de la fibromyalgie, du sommeil et de la douleur.
Dans une recherche de l’université de New York, des chercheurs ont découvert que la présence du virus COVID à proximité des cellules nerveuses du tissu olfactif stimulait un afflux de cellules immunitaires, comme la microglie et les lymphocytes T, pour contrer l’infection.
Ces cellules libèrent des protéines appelées cytokines qui modifient l’activité génétique des cellules olfactives, même si le virus n’a pas pu les infecter. Dans d’autres scénarios, l’activité des cellules immunitaires se dissipe rapidement, mais les chercheurs pensent que la signalisation immunitaire liée au COVID persiste d’une manière qui nuit à l’activité des gènes nécessaires à la construction des récepteurs olfactifs.
Les analyses ont révélé une infiltration généralisée par les cellules T (cellules immunitaires) qui ont provoqué une réaction inflammatoire dans le nez, où se trouvent les cellules nerveuses de l’odorat.
D’autres recherches ont permis de comprendre pourquoi, chez certaines personnes, la perte est potentiellement permanente.
Des scientifiques de l’université Duke, en collaboration avec des experts de l’université Harvard et de l’université de Californie à San Diego, ont utilisé une biopsie tissulaire (échantillon prélevé) pour analyser les cellules épithéliales olfactives, en particulier celles des patients atteints du COVID et souffrant d’anosmie à long terme.
Les résultats indiquent que nos cellules immunitaires peuvent continuer à réagir, même lorsque la menace a disparu.
« Les résultats sont frappants », a dit l’auteur principal Bradley Goldstein, M.D., professeur associé au département de neurobiologie de Duke, dans un communiqué.
« Cela ressemble presque à une sorte de processus de type auto-immunitaire dans le nez », a-t-il noté.
Retrouver notre sens de l’odorat avec un vaporisateur nasal de stéroïdes est prometteur
Une recherche publiée dans l’American Journal of Otolaryngology a montré que le vaporisateur nasal de fluticasone (Flonase) aidait les participants à retrouver leur odorat.
Les chercheurs ont examiné 120 personnes souffrant d’anosmie due au COVID-19 et les ont réparties en deux groupes, l’un ayant reçu un traitement et l’autre non.
Ils ont constaté que les fonctions olfactives et gustatives s’étaient nettement améliorées en une semaine chez tous les patients atteints du COVID-19 qui avaient reçu du fluticasone en vaporisateur nasal.
Selon le Dr Teitelbaum, le vaporisateur nasal pourrait fonctionner car les infections virales peuvent provoquer une inflammation et un gonflement autour des nerfs olfactifs. La fluticasone est un vaporisateur nasal anti-inflammatoire stéroïdien en vente sans ordonnance qui réduit l’inflammation.
« Une fois que l’infection a disparu depuis un mois, le vaporisateur nasal anti-inflammatoire stéroïdien Flonase [utilisé] pendant 6 à 8 semaines peut diminuer le gonflement nasal et nerveux. »
Mais le Dr Teitelbaum prévient que ce vaporisateur nasal ne doit pas être utilisé en présence de symptômes d’infection active, comme un écoulement nasal.
Une rééducation olfactive
L’anosmie a été étudiée bien avant la pandémie actuelle. Une recherche réalisée en 2009 a révélé que le sens de l’odorat pouvait être resensibilisé chez des personnes ayant perdu la capacité de détecter les odeurs.
Les chercheurs ont exposé les participants à l’une des quatre odeurs suivantes : clou de girofle, citron, eucalyptus et rose.
Les patients ont reniflé les quatre odeurs intenses deux fois par jour pendant 12 semaines. Leur sensibilité a été testée avant et après l’entraînement à l’aide de « Sniffin’ Sticks » (bâtonnets à renifler) de différentes intensités olfactives.
Selon leur résultat au test Sniffin’ Sticks, par rapport à la base de référence, les patients qui ont entraîné leur sens de l’odorat ont connu une augmentation de leur sensibilité aux odeurs. La sensibilité aux odeurs est restée inchangée chez les patients qui n’avaient pas reçu d’entraînement sensoriel.
Une recherche portant spécifiquement sur les personnes souffrant d’une perte d’odorat liée au COVID a révélé que l’entraînement olfactif améliorait efficacement leur capacité à détecter les odeurs.
« Lorsqu’il est entrepris tôt et avec diligence, l’entraînement olfactif s’avère être le plus bénéfique pour améliorer la fonction olfactive », a-t-il souligné.
Les vitamines qui peuvent aider
Il existe plusieurs théories sur les causes de la perte de l’odorat chez les gens souffrant du COVID, mais nous ne savons toujours pas exactement pourquoi.
Le Dr Teitelbaum pense qu’il s’agit probablement d’un mélange de plusieurs causes, notamment de faibles niveaux de certains nutriments, comme le zinc.
« Je donne 25 à 50 mg [de zinc] par jour pendant 6 mois [aux patients] », a-t-il dit.
Le zinc est essentiel à la fonction immunitaire, l’hormone clé de régulation immunitaire appelée thymuline étant dépendante du zinc. De nombreuses infections, y compris le SIDA, épuisent le zinc et détériorent l’immunité. L’odorat est également dépendant du zinc.
La vitamine A est un autre nutriment clé pour l’odorat.
« La forme rétinol de la vitamine A, à raison de 2500 à 5000 unités par jour, peut, avec le zinc (à raison de 25 à 50 mg par jour), améliorer l’odorat au fil du temps », a recommandé le Dr Teitelbaum.
Toutefois, les femmes enceintes doivent être prudentes lorsqu’elles prennent cette vitamine. « La vitamine A provoquera des malformations congénitales chez les femmes enceintes à des doses supérieures à 8000 unités », a-t-il prévenu.
Une étude de cas datant de 2021 décrit comment la capacité d’un patient atteint de COVID-19 à sentir a été restaurée par un entraînement olfactif combiné à des doses quotidiennes de ces vitamines du complexe B :
– 5000 UI de vitamine B1
– 100 mg de vitamine B6
– 5000 mg de vitamine B12
L’anosmie du patient s’est considérablement améliorée au bout de 12 jours et il a retrouvé son sens de l’odorat au 40e jour.
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