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La Révolution culturelle est de retour : purge de tous les symboles religieux

juillet 12, 2020 19:27, Last Updated: juillet 12, 2020 19:27
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Reproduction d’un article de Bitter Winter : Un magazine quotidien en ligne axé sur la liberté religieuse et les droits de l’homme en Chine

Pendant la Révolution culturelle, tout ce qui avait un lien, même léger, avec la religion avait été supprimé comme étant l’une des « quatre vieilleries » – vieilles coutumes, vieille culture, vieilles habitudes et vieilles idées. Les moines et les nonnes avaient été contraints de reprendre une vie laïque, les statues et les symboles religieux avaient été détruits, et les entreprises portant des noms religieux avaient reçu l’ordre de les changer. Au cours des deux dernières années, les mesures de répression du Parti communiste chinois (PCC) contre les religions rappellent aux générations plus âgées en Chine les répressions imposées sous le régime de Mao Zedong.

Des prêtres taoïstes contraints de couper leurs chignons traditionnels

Le prêtre taoïste aux cheveux gris de la ville de Xi’an, dans la province du Shaanxi, au nord-ouest du pays, n’a plus son chignon, traditionnellement porté par les maîtres taoïstes. Cette coiffure est appelée communément (pour rire) « nez de vache » pour sa ressemblance avec le nez d’une vache. Le vieil homme a déclaré que les fonctionnaires locaux ont commencé à obliger tous les prêtres taoïstes qui n’ont pas de certificats délivrés par l’État à couper leurs chignons.

De plus en plus de moines bouddhistes et de prêtres taoïstes à travers la Chine sont expulsés des monastères et des temples, contraints de retourner à la vie laïque. Un prêtre taoïste du comté de Baofeng, dans la ville de Pingdingshan, dans la province du Henan, a déclaré à Bitter Winter qu’en avril de l’année dernière, les autorités avaient fermé le temple taoïste où il vivait. Ils ont affirmé qu’il s’était « établi illégalement, et que ses activités religieuses étaient menées sans autorisation ». Le prêtre a été prié d’enlever sa robe traditionnelle, de se couper les cheveux et de quitter le temple pour reprendre sa vie séculière. Il a été prêtre pendant la plus grande partie de sa vie et n’avait nul autre endroit où aller.

Un moine au temple Yonghegong Lama à Pékin le 24 octobre 2012. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Modification des panneaux des écoles d’arts martiaux

Selon un employé du gouvernement de la ville de Dengfeng, dans le Henan, l’équipe centrale d’inspection du travail religieux a exigé l’année dernière la sécularisation de toutes les écoles d’arts martiaux de la juridiction. En conséquence, plus de 20 écoles ont été obligées de supprimer de leur nom les éléments liés à la religion, et tous les élèves ont dû changer leur tenue de moine bouddhiste par des vêtements de sport.

Le temple Shaolin, célèbre pour ses arts martiaux, a déclenché un boom de l’apprentissage des arts martiaux à travers la Chine et le monde grâce à une série de vidéos liées au temple Shaolin. En raison de sa popularité, de nombreuses écoles d’arts martiaux ont commencé à inclure le temple Shaolin dans leur nom. Après l’entrée en vigueur du nouveau règlement sur les affaires religieuses en 2018, ces écoles ont été obligées de changer de nom.

La « Base d’entraînement des moines guerriers du temple Shaolin de Songshan » à Dengfeng a dû changer son nom pour « École d’arts martiaux Shaolin Yanlu ». « Le changement de nom de l’école est la mesure stratégique de notre école après avoir évalué la situation », dit un avis publié par l’école, promettant « de mettre en œuvre de façon globale toutes les mesures pour empêcher les religions d’infiltrer notre école ».

Un touriste se rend au temple Shaolin sur le mont Songshan, dans la province du Henan, le 25 août 2006. Le temple a été construit en 495 après J.-C. et est considéré comme le lieu de naissance du kung-fu Shaolin. (China Photos/Getty Images)

« Notre entraîneur nous a dit de ne pas porter de perles de Bouddha en guise de boucles d’oreilles ou de colliers, et de ne pas utiliser de mots comme Dieu, Bouddha, temple, moine, de peur que nos paroles imprudentes ne conduisent à des ennuis », a déclaré un élève d’une école d’arts martiaux à Bitter Winter. « Certains de mes camarades de classe ont été punis physiquement parce que leurs vêtements portaient le terme ‘temple’. »

Démolition des plaques commémoratives et pierres tombales portant des croix

Le 22 février 2019, des fonctionnaires du gouvernement du comté de Ningling (Kongji), dans la ville de Shangqiu au Henan, ont utilisé une pelleteuse pour déverser dans une rivière une plaque commémorative dédiée à Liu Anshan, un médecin chrétien local décédé. La plaque, réalisée il y a dix ans par ses patients, portait une croix rouge et les caractères chinois de « Dieu aime le monde ». Les fonctionnaires ont déclaré que la plaque devait être enlevée parce que « des symboles religieux étaient exposés dans un lieu public ».

« Même les chrétiens morts ne sont pas épargnés », s’indigne un résident. « C’est une répétition de la Révolution culturelle. »

Le 29 avril de cette année, 176 pierres tombales avec des croix ont été démolies dans un cimetière du comté de Xiapu administré par Ningde, une ville au niveau de la préfecture dans la province du Fujian, dans le sud-est du pays. L’incident a attiré l’attention des médias.

Ce jour-là, plus de 60 personnes du poste de police du sous-district de Songgang, du Bureau des affaires civiles, du Bureau foncier, de la gestion urbaine et d’autres services gouvernementaux ont participé à la démolition. Aucun avis n’a été publié au préalable, et les familles des défunts n’ont pas été informées. Le cimetière, appelé la « Montagne Sainte », a une histoire de plus de 140 ans. Des milliers de personnes reposent dans le cimetière et de nombreux chrétiens souhaitent y être enterrés. En mai, plus de 60 tombes étaient enterrées dans le cimetière.

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