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Risque de peste porcine africaine : appel à tuer les sangliers d’une zone frontalière

septembre 11, 2024 14:59, Last Updated: septembre 11, 2024 17:56
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Des syndicats agricoles pressent mercredi la France d’organiser des battues massives pour éliminer « tous les sangliers » dans une zone autour de la frontière avec l’Allemagne pour éviter l’introduction de la peste porcine africaine, ultra mortelle pour les porcs et désastreuse pour l’économie de l’élevage.

« Nous demandons en urgence une zone blanche de part et d’autre de la frontière franco-allemande à l’ouest du Rhin, dans laquelle tous les sangliers devront être éliminés », écrivent dans un communiqué plusieurs organisations du syndicat agricole majoritaire FNSEA : les fédérations départementales du Bas-Rhin et de Moselle ainsi que l’association des producteurs de porcs FNP.

Il s’agit de « prévenir l’entrée » en France de la fièvre porcine africaine depuis l’Allemagne alors que le virus, qui contamine porcs et sangliers, est « depuis quelques semaines aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle ». Selon le dernier bulletin de la plateforme française de surveillance des maladies animales, daté du 10 septembre, « le cas le plus proche de la frontière avec la France reste à 78 km ». Les syndicats évoquent désormais une distance de 60 km et soulignent qu’« un sanglier peut parcourir 20-30 km par jour notamment en période de chasse ».

Aucun vaccin n’est disponible

Non transmissible aux humains, la peste porcine africaine (PPA) est une maladie hémorragique virale dont le taux de mortalité est proche de 100%. Aucun vaccin n’est disponible. Endémique en Afrique subsaharienne, la PPA peut passer d’un pays à l’autre via les déplacements de sangliers infectés, les roues des véhicules ou un sandwich contenant de la charcuterie issue d’un porc contaminé.

Outre les pertes directes pour les éleveurs dont les animaux sont euthanasiés, la PPA peut mettre un coup d’arrêt aux exportations de produits porcins et bouleverser l’économie de la filière. C’est ce qui est arrivé à l’Allemagne, auparavant premier producteur de porcs de l’Union européenne, désormais détrônée par l’Espagne, qui a souffert de la fermeture du marché chinois.

La France, troisième producteur de porcs de l’UE, a signé fin 2021 un accord lui permettant en principe de continuer à exporter vers la Chine depuis les régions indemnes. De quoi espérer réduire l’impact économique d’une apparition de la PPA à condition que la Bretagne, principale région d’élevage, soit épargnée. La menace du virus plane depuis plusieurs années sur l’élevage porcin tricolore. Outre l’Allemagne, la PPA sévit en Italie du Nord.

« Un stock préventif de clôtures » demandé

La maladie avait été détectée sur des sangliers en Belgique en 2018-2019, poussant à l’époque la France à ériger une clôture d’environ 130 km à la frontière et à délimiter une zone blanche, dépeuplée de sangliers.

Les syndicats agricoles demandent mercredi au gouvernement de « constituer un stock préventif de clôtures » et d’organiser « un audit biosécurité systématique » chez tous les détenteurs de porcs de la zone frontalière. Ils appellent à ordonner un « arrêt d’activité » en cas de manquement aux règles visant à rendre les élevages imperméables aux maladies.

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