Des milliers de paires d’yeux émerveillés pour une séance de travail pas comme les autres : Rafael Nadal, quatorze fois vainqueur de Roland-Garros mais dont la forme et la participation restent incertaines à moins d’une semaine de l’édition 2024, s’est entraîné sur le Central parisien lundi après-midi.
On n’est pas dimanche, ce n’est pas jour de finale, loin de là, puisque la quinzaine parisienne ne s’ouvre que dans six jours, mais déjà, il y a de l’électricité dans l’air sous le toit du Central de Roland-Garros. On ne vit pourtant que le premier jour des qualifications sur les courts de la Porte d’Auteuil, mais, surtout, on attend les premiers pas à l’entraînement de « Rafa », le roi – même cabossé – en son royaume.
Cinq minutes avant l’heure annoncée, les « Rafa, Rafa, Rafa » descendent de l’étage inférieur du stade aux trois-quarts plein, quand le speaker introduit « un Espagnol assez connu ici à Paris ».
C’est un simple entraînement, mais pour ce qui a toutes les chances d’être son dernier Roland-Garros – si tant est qu’il prenne bien la décision de le jouer -, le champion espagnol aux 22 titres du Grand Chelem fait son entrée sur le court Philippe-Chatrier devant quelque 6.000 spectateurs.
Back on the Paris clay 🧱#RolandGarros | @RafaelNadal pic.twitter.com/NGhISazZn8
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Nadal n’avait plus foulé la terre battue parisienne depuis son dernier sacre en 2022
Nadal n’avait plus foulé la terre battue parisienne depuis son dernier sacre en 2022, quand il avait traversé le tournoi dans des conditions invraisemblables, avec notamment un pied gauche anesthésié pour contenir la douleur provoquée par le mal chronique dont il souffre depuis ses 18 ans (syndrome de Müller-Weiss).
A son premier échange, chacune de ses frappes est accompagnée d’une clameur du public.
Dans un coin du court, Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, veille et devise avec Carlos Moya, l’entraîneur du Majorquin.
Un peu plus tard, en tribune présidentielle, des ramasseurs de balles se pressent pour ne pas manquer l’événement.
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La séance partagée avec son compatriote Marc Lopez et un sparring-partner français, Vivien Cabos, s’étire pendant 1h45 min, un peu plus longtemps que prévu, et s’achève peu avant 19 heures. On y a vu Nadal frapper avec plus d’intensité au bout d’une heure, répéter ses gammes au filet, smashes compris, pratiquer au service sans la retenue qu’il avait encore à Madrid à la fin du mois dernier.
Dans un stade désormais clairsemé, les plus fidèles des spectateurs se sont entre-temps rapprochés au plus près de la légende espagnole, jusque dans les loges pour l’heure désertes.
« Rafa » est à Paris, c’est un premier pas
« Rafa » est à Paris, c’est un premier pas, reste que ça ne répond pas tout à fait à la seule question qui vaille : sera-t-il pour de bon sur la ligne de départ de l’édition 2024 ? Le cas échéant, dans quel état de forme ?
Lui qui tente un dernier retour en forme à bientôt 38 ans – il les fêtera le 3 juin – a répété ces dernières semaines qu’il ne s’alignera à Roland-Garros, sur la terre chérie de ses quatorze triomphes, que s’il se sent suffisamment prêt. Il reste sur un huitième de finale encourageant à Madrid, suivi d’une élimination sans éclat dès le deuxième tour à Rome.
« La décision n’est pas claire dans mon esprit aujourd’hui », temporisait-il encore il y a une semaine après sa défaite dans la capitale italienne, tout en suggérant qu’il penchait pour une participation au tournoi qu’il qualifie interview après interview de « plus important de (sa) carrière ».
Tombé au-delà de la 250e place mondiale, il n’y sera en tout cas pas protégé par le statut de tête de série au tirage au sort.
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