« Ça va… enfin plus ou moins » : Romain Grosjean est miraculeusement sorti sain et sauf de l’incendie de sa monoplace après un effroyable accident au départ du GP de Bahreïn de F1, remporté dimanche par Lewis Hamilton.
Victime de brûlures sur le dos des mains mais pas de côtes cassées, comme craint un temps, le pilote français a donné de ses nouvelles dans une vidéo diffusée sur Instagram, dans lequel on le voit souriant, les mains bandées sur le lit d’hôpital où il passera la nuit.
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Retour à 17h13, premier tour du GP, virage 3 : sa Haas quitte la piste après un contact avec le Russe Daniil Kvyat (AlphaTauri) et heurte, à 220 km/h, les barrières de sécurité. Son châssis est coupé en deux, « le réservoir de carburant n’est probablement pas resté intègre », selon le dirigeant de son écurie Guenther Steiner, et un violent incendie se déclare sur-le-champ.
Cette boule de feu renvoie à « un autre temps », remarque Hamilton, où les F1 partaient régulièrement en flammes quand elles étaient accidentées, comme celles de Jacky Ickx à Jarama (Espagne) en 1970, de Niki Lauda au Nürburgring (Allemagne) en 1976 ou de Gerhard Berger à Imola (Italie) en 1989.
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— Au Rupteur (@AuRupteur) November 30, 2020
Après quelques minutes qui ont semblé des heures, les caméras de télévision montrent le pilote de 34 ans s’extraire seul de la « cellule de survie » (l’habitacle renforcé) de sa F1 et s’éloigner du brasier en tremblant, aidé par le pilote de la voiture médicale des GP.
« C’est un miracle qu’il soit vivant », commente notamment l’ancien pilote britannique Damon Hill, quand le directeur sportif de la F1 Ross Brawn promet une « enquête poussée ».
Une seule bottine aux pieds, boitillant, Grosjean (élu pilote du jour par les fans) a quitté en ambulance la piste du circuit de Sakhir où il a obtenu deux de ses dix podiums dans la catégorie-reine, en 2012 et 2013 dans des Lotus à moteur Renault, avant d’être transféré par hélicoptère à l’hôpital.
« Je n’avais jamais vu autant de flammes et un impact comme celui-ci (53 g selon la Fédération internationale de l’automobile, contre 0,4 g au décollage d’un avion de ligne et entre 0,5 et 3,3 g au départ de montagnes russes, ndlr) », raconte Alan van der Merwe, qui pilote la voiture médicale depuis 2009.
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« Tous les systèmes que nous avons développés – le halo (l’arceau qui surplombe le cockpit des F1 pour protéger la tête des pilotes, ndlr), les barrières de sécurité, les ceintures – ont fonctionné comme prévu », se félicite-t-il. « Sans un seul de ces éléments, le résultat aurait pu être très différent. »
Le pilote Haas, lui, rend particulièrement grâce au halo, dont il n’était pas un partisan à son introduction en 2018 mais « sans qui (il) ne serait pas là aujourd’hui », car il lui a vraisemblablement évité une grave blessure quand sa voiture s’est encastrée sous les barrières de sécurité.
Immédiatement interrompu par un drapeau rouge, le GP (disputé devant de rares spectateurs sélectionnés parmi les personnels de santé du pays) n’a repris qu’après une heure et demie et a consacré le poleman Hamilton, devant les Red Bull du Néerlandais Max Verstappen et du Thaïlandais Alexander Albon.
Dans l’intervalle, le pilote Mercedes, qui n’entend pas lever le pied après avoir été sacré champion pour la septième fois cette saison, a commenté l’incident sur Twitter.
« Les risques que nous prenons sont réels, pour ceux qui oublient que nous mettons notre vie en jeu pour ce sport et ce que nous aimons faire », écrit le Britannique. « Reconnaissant envers la FIA pour les efforts énormes réalisés pour que Romain sorte indemne. » En conférence de presse, le pilote Mercedes a de nouveau loué ces progrès et appelé à en faire « toujours plus ».
Le dernier accident mortel dans la catégorie reine est celui du Français Jules Bianchi, entré en collision avec une grue lors du Grand Prix du Japon 2014. Le pilote français de Formule 2 Anthoine Hubert a lui perdu la vie dans un crash avec une autre monoplace au GP de Belgique 2019.
La F1 reste à Bahreïn la semaine prochaine pour l’avant-dernier GP de 2020, mais la course se déplace sur le tracé extérieur du circuit de Sakhir, le deuxième plus court après Monaco (3,543 km), ses trois longues lignes droites et ses onze virages seulement.
Avec ou sans Grosjean ? Le Français, qui disputait son 179e GP et termine ce qui devrait être sa dernière saison en F1, et ses médecins auront le dernier mot, fait savoir Steiner.
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