Un quadragénaire « d’origine turque » était en garde à vue mardi après avoir blessé à coups de ciseaux dimanche à Roubaix (Nord) un coiffeur « d’origine kurde » dans une altercation liée à la diffusion de musique kurde, a-t-on appris auprès d’une source proche de l’enquête.
« Un différend a eu lieu dimanche 25 décembre après-midi à Roubaix dans un salon de coiffure entre un client et un coiffeur, victime d’une plaie au thorax, dont le pronostic vital n’est plus engagé« , a indiqué à l’AFP la procureure de Lille, Carole Etienne.
Le client, âgé de 47 ans, légèrement blessé, a été placé en garde à vue pour « tentative d’homicide ».
L’enquête, confiée à la police judiciaire, « est en cours afin de déterminer très exactement les circonstances des faits », a ajouté la procureure.
Selon la source proche de l’enquête, l’altercation a débuté dans le salon de coiffure et s’est poursuivie à l’extérieur, entre le client « d’origine turque » et le coiffeur d’origine « irakienne kurde ».
Blessé de plusieurs coups de couteaux
Le pronostic vital a pu être levé après une opération chirurgicale de ce jeune homme de 27 ans, blessé de plusieurs coups de ciseaux par le client.
D’après cette source, le client aurait été « agacé » par la musique kurde diffusée au sein du salon, ce qui aurait entraîné l’altercation.
Le gardé à vue est déjà connu de la police, tandis que la victime ne l’est pas, a indiqué cette source.
Une agression survenue dans un contexte déjà tendu
La nouvelle de l’agression, survenue après le passage à l’acte d’un retraité français qui a tué trois Kurdes vendredi à Paris, a été relayée sur les réseaux sociaux au sein de la communauté kurde.
Une centaine de personnes ont participé mardi après-midi à une manifestation dans le centre de Lille à l’appel d’organisations kurdes après cette agression et les assassinats de Paris.
« Si en France on ne peut pas écouter de musique kurde, où on pourra le faire ? » s’est inquiétée auprès de l’AFP une des manifestantes, Vénus Sedek, étudiante en droit, née en France dans une famille kurde irakienne.
Voyant la main d’Ankara dans ces événements de Paris, les manifestants ont défilé aux cris de « Turquie terroriste », « Erdogan assassin » ou encore « Solution politique pour le Kurdistan ».
« Les services secrets turcs, omniprésents sur le territoire français, cherchent à éradiquer les Kurdes les plus actifs d’Europe en commettant ces exactions en France et en Europe », a accusé au micro une jeune femme d’origine kurde, Adar Dogala.
« Sur le territoire français, on est surveillés mais pas protégés », a déploré auprès de l’AFP un responsable de l’association culturelle franco-kurde Mésopotamie, qui n’a pas voulu donner son nom.
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