Un jeune technicien du son qui travaillait en tant que sous-traitant pour l’Armada de Rouen a été remercié par la société qui l’employait après un échange avec Christophe Castaner le dimanche 9 juin.
Partenaire de l’événement qui s’est déroulé à Rouen entre le vendredi 6 et le dimanche 16 juin, c’est la société Scorpion, en charge de la sonorisation, qui avait fait appel à ce « DJ âgé d’une vingtaine d’années » pour une mission ponctuelle dans le cadre de la manifestation qui attire de nombreux navires venus du monde entier tous les quatre à six ans.
« Les bases d’un DJ classique suffisaient amplement pour cette mission, consistant par exemple à baisser le volume sur certaines tranches sonores », a expliqué Pascal Bovin – responsable logistique de la société Scorpion – aux journalistes du Parisien.
Le 9 juin, le ministre de l’Intérieur se rend dans la préfecture de Seine-Maritime afin de témoigner son soutien aux forces de l’ordre mobilisées pour assurer la sécurité de la septième édition de l’Armada. Selon le média militant Rouen dans la Rue qui a relayé le témoignage du technicien en question sur Facebook, le jeune homme a profité de la venue du ministre pour lui confier son sentiment à propos des Gilets jaunes.
« On ne mélange pas le travail avec la politique ou la religion »
« Il y a eu la visite de Castaner dimanche, j’ai pris mon courage à deux mains pour l’interpeller et lui parler, je lui ai dit : ‘Une pensée pour nos éborgnés !’. Suite à cet échange, ses RG personnels ont relevé mon identité, mes intentions et presque toute ma vie », affirme le technicien cité par Rouen dans la Rue.
« Quand le technicien a su que le ministre allait venir, son comportement a changé. Et l’un de mes salariés m’a raconté que le technicien a interpellé directement Christophe Castaner. Quand il l’a vu, il lui a parlé des Gilets jaunes éborgnés par la police. Il n’a pas été agressif ni désobligeant, visiblement le ministre ne s’est pas énervé et lui a dit : ‘Et pour les CRS, vous y pensez aussi ?’ », a confirmé Pascal Bovin aux journalistes de France Bleu.
Pour le responsable logistique, l’attitude de son prestataire est inacceptable : « Il y a une déontologie à avoir dans mon entreprise. On ne mélange pas le travail avec la politique ou la religion. »
« Il y a eu une vexation des organisateurs qui ont demandé à nous rencontrer. Mais dès que j’ai appris cette histoire, tout de suite, j’ai dit qu’on ne pouvait pas continuer à collaborer avec un sous-traitant qui n’a pas de réserve vis-à-vis de la société pour laquelle il travaille. Ce qui me gêne, c’est que mon entreprise a été mise en porte-à-faux et que ce technicien n’a pas respecté son droit de réserve », souligne M. Bovin.
Selon lui, la décision d’interrompre la collaboration entre l’entreprise Scorpion et le sous-traitant aurait été prise d’un commun accord, le jeune homme « n’ayant en aucun cas nié ce qu’il s’était passé ».
« C’est moi et moi seul qui a pris la décision »
Cité par le média militant Rouen dans la Rue, le technicien du son affirme pour sa part avoir été remercié suite à des pressions exercées par le ministre de l’Intérieur :
« Je me suis fait virer comme une m**** du poste que j’occupais. C’est un licenciement abusif ! Maintenant, je suis fiché S, j’en suis sûr ! Ce gros b***** m’a fait virer alors que je peine à gagner ma vie habituellement. Voilà, j’étais en état de stress lors de l’échange je ne me souviens pas de tous ses mots par cœur. Il m’a fait un serment à la con sur ses CRS qui en prennent plein la gueule tous les weekends etc. Bref, du grand Castaner. Puis il m’a dit : ‘Et vous, vous cautionnez ces abrutis de gilets jaunes qui s’amusent à casser du flic tous les weekends ?’. »
Une version démentie par Pascal Bovin, qui rappelle d’ailleurs que le jeune homme n’a pas été licencié puisqu’il n’était pas salarié de l’entreprise mais prestataire avec un statut d’auto-entrepreneur. S’il reconnaît avoir bien reçu deux coups de fil de la part des organisateurs de la manifestation et du cabinet du préfet de Seine-Maritime le soir de l’incident, le responsable logistique de la société Scorpion assure qu’il n’a subi aucune pression.
« Ils nous ont appelés pour échanger sur les faits survenus dans la journée, on leur a dit qu’on ne cautionnait pas ce qu’il s’était passé. C’est moi et moi seul qui a pris la décision », assure-t-il. « Ça aurait été d’ordre religieux ou ethnique, ça aurait été exactement la même chose, c’est juste parce que ça ne se fait pas sur le temps de travail », conclut Pascal Bovin.
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