Domiciliée dans le quartier Saint-Sever depuis plus de 20 ans, une sexagénaire vit un véritable enfer depuis que des drogués se sont installés dans l’appartement situé au-dessus de son logement.
Voilà plusieurs mois qu’une retraitée de 69 ans domiciliée dans le quartier Saint-Sever, sur la rive gauche de la cité rouennaise, vit un véritable calvaire à cause de ses voisins du dessus, consommateurs de crack : une drogue obtenue en diluant du chlorhydrate de cocaïne dans de l’eau et en y mélangeant de l’ammoniaque ou du bicarbonate.
La sexagénaire inhale bien malgré elle les vapeurs du crack fumé par ses voisins toxicomanes, celles-ci pénétrant dans son logement par les voies d’aération.
« La fumée arrive par vagues à peu près toutes les dix minutes », confie la retraitée aux journalistes de France Bleu.
Afin de limiter les quantités de fumée inhalées, la Rouennaise a installé un ventilateur dans son appartement. Elle a également disposé une serviette sous la porte de sa salle de bain, qui abrite la Ventilation mécanique contrôlée (VMC) du logement.
« J’ai été obligée de bloquer l’air qui vient par des chiffons. Puis, je suis obligée d’ouvrir, de fermer les fenêtres en fonction de l’endroit où cela arrive », explique la sexagénaire.
Des conséquences néfastes sur sa santé
De santé fragile, elle craint désormais de souffrir des effets délétères de la drogue consommée par ses voisins.
« J’ai les yeux, le nez et la gorge qui me brûlent, j’ai mon cœur qui s’emballe, ma tension monte. Puis j’ai la bouche sèche, je n’arrête pas de boire en permanence », raconte la retraitée.
Des examens sanguins passés récemment ont d’ailleurs révélé que sa thyroïde ne fonctionnait pas correctement.
À Rouen, une habitante excédée inhale, malgré elle, les vapeurs de crack de ses voisinshttps://t.co/JnbPY5GT4W pic.twitter.com/uF0hsqD2Xp
— France Bleu (@francebleu) August 10, 2020
« J’ai un problème avec la thyroïde et mon chat a lui aussi un problème avec sa thyroïde. Je suis obligée d’avoir recours à la Ventoline [un médicament à base de salbutamol qui agit sur les voies respiratoires pour permettre une meilleure oxygénation de l’organisme, ndlr] pour calmer les brûlures », précise la sexagénaire.
« Je suis en train de me faire empoisonner chez moi. Depuis quelque temps ma vie est un cauchemar », ajoute celle qui vit dans le quartier Saint-Sever depuis 21 ans.
Un sentiment d’abandon
Si elle habite à deux pas du commissariat de police du quartier, elle se sent pourtant délaissée par les autorités.
« J’ai l’impression que ce problème n’est pas pris au sérieux, je suis la seule concernée par cette arrivée de fumée dans cet appartement », indique la retraitée. Elle a écrit plusieurs lettres au bailleur afin de faire boucher les conduits par lesquels passent les vapeurs toxiques, sans succès
« J’écris en ce moment une lettre au préfet pour que l’on fasse quelque chose », poursuit la Rouennaise. Si la situation n’évolue pas de manière favorable, elle envisage de déménager afin de retrouver la quiétude qu’elle ne peut plus goûter du fait de ses voisins toxicomanes.
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