Les Etats-Unis vont financer à la place de la Chine la construction de deux nouvelles tranches de la seule centrale nucléaire en Roumanie, a annoncé vendredi le ministère roumain de l’Energie.
Le secrétaire américain à l’Energie Dan Brouillette et son homologue roumain Virgil Popescu ont signé à Washington un « accord inter-gouvernemental de coopération sur l’extension et la modernisation » du site de Cernavoda (sud-est), selon un communiqué du département américain de l’Energie.
Un accord « historique »
Une fois traduit dans les faits, cet accord « historique » permettra à la Roumanie d’« utiliser l’expertise et la technologie américaines aux côtés d’une équipe multinationale qui construira les réacteurs numéros 3 et 4 et modernisera le réacteur numéro 1 », selon la même source.
« Une grande compagnie américaine, AECom, sera chargée de ce projet d’un montant total de 8 milliards de dollars (qui sera mis en oeuvre, ndlr) avec le soutien de compagnies roumaine, canadienne et française », a pour sa part indiqué l’ambassadeur des Etats-Unis à Bucarest Adrian Zuckerman, sans plus de précisions sur les sociétés concernées.
Proud to initial a draft Intergovernmental Agreement today with our partners in Romania that when enacted will lay the foundation for Romania to utilize U.S. expertise, alongside an international team, to build Units 3 & 4 of the Cernavoda Nuclear Power Plant. pic.twitter.com/2UMd2QLgAq
— Dan Brouillette (@SecBrouillette) October 9, 2020
Se libérer de « l’influence maligne » de la Chine
Selon lui, la Roumanie se libère ainsi de « l’influence maligne » de la Chine, qui devait initialement construire les deux réacteurs.
« La Roumanie ne devra plus craindre les dangers » posés par le régime communiste chinois « car elle a mis un terme à l’accord conclu avec le groupe CGN », a estimé l’ambassadeur.
Selon lui, un accord de financement portant sur Cernavoda et sur d’autres projets, soit « le package financier le plus substantiel jamais reçu par la Roumanie », devait être conclu dans la foulée avec l’Exim Bank américaine.
Un accord rompu avec la Chine
Bucarest avait rompu en juin un accord avec le groupe China General Nuclear Power Corporation (CGN) visant la construction de deux nouveaux réacteurs, sur fond de méfiance croissante envers les investissements chinois en Europe.
Le CGN avait été l’unique candidat à la construction des tranches numéros 3 et 4 de Cernavoda lors d’un appel d’offres lancé par Bucarest en 2014. Mais le groupe chinois a depuis été placé sur une « liste noire » d’entreprises par les Etats-Unis qui l’accusent d’avoir cherché à dérober des technologies américaines pour un usage militaire.
La compagnie Nuclearelectrica, détenue majoritairement par l’Etat roumain, s’était engagée à chercher d’autres investisseurs, le gouvernement affirmant privilégier « un partenaire au sein de l’UE ou de l’Otan ».
Le groupe CGN est allié au français EDF sur deux sites nucléaires, en Chine et en Angleterre avec le projet de centrale Hinkley Point C.
La Roumanie peine depuis une dizaine d’années à actionner le démarrage du projet de Cernavoda, son unique site nucléaire. Six compagnies européennes – GDF Suez, Iberdrola, CEZ, RWE, Enel et ArcelorMittal – qui avaient signé en 2008 un accord avec Nuclearelectrica s’en sont retirées l’une après l’autre en raison des incertitudes entourant l’avenir de la centrale.
Les deux réacteurs en fonctionnement de Cernavoda fournissent ensemble environ 17% des besoins d’électricité de la Roumanie.
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