À Royan (en Charente-Maritime), un pilote amateur retraité est sur le point de réaliser son rêve : voler sur un Nieuport 17, un avion mythique de la Première Guerre mondiale, qu’il a construit lui-même !
Olivier De Corgnol, un pilote amateur royannais et retraité, est aujourd’hui heureux de pouvoir présenter son « super bébé », un Nieuport-17 de son vrai nom. Fabriqué en 1916 et succédant au Nieuport-11, ce biplan de conception française a révolutionné l’art de la guerre. Et c’est cet avion qu’Olivier a construit, après 10 années de travail.
Accompagné de ses amis de l’Asercaa, l’association socio-éducative royannaise des constructeurs amateurs d’avions, Olivier peut désormais sortir sa superbe machine volante du hangar de l’aérodrome de Royan-Médis, a rapporté France 3 Régions.
« Ce qui m’a plu, c’est son allure. Il a une dérive très typique et spéciale. C’est ce qu’on appelle un sesquiplan, un appareil biplan dont les ailes inférieures sont plus petites que les ailes supérieures. Ça lui donne une allure qui ne ressemble à aucune autre. J’étais parti pour trois, quatre ans et ça m’a en a pris dix », a déclaré Olivier.
Fort de son moteur deux temps de 52 chevaux et de ses 180 kilos d’aluminium, de toiles et de fontes, ce Nieuport-17 peut voler jusqu’à la vitesse de 110 Km/h, et ce, pendant 2 petites heures. Ca se passait comme ça aux grandes heures des pionniers de l’aviation.
Aujourd’hui, Olivier continue de peaufiner certaines pièces de son « super bébé », mais au commencement, tout n’était qu’un simple plan sur papier : « Au départ je n’avais qu’une licence que j’ai achetée aux États-Unis. C’est un appareil français, mais il avait été piloté par l’escadrille La Fayette avec ses volontaires américains. Les américains sont très friands de ce genre de chose et ils vendent des plans de construction pour faire une réplique du Nieuport. Ensuite il a fallu un lot de matières avec des tubes et des tôles, etc et les découper selon le croquis et les indications donnés sur le plan », a expliqué Olivier.
Aussi, en hommage à ces prédécesseurs, Olivier a peint sur la queue de l’avion d’un côté la croix de fer allemande et de l’autre le drapeau tricolore. Sur le capot moteur, un de ses amis a également reproduit de faux impacts de balle.
De son côté, Gérard Giol, vice président de l’association Asercaa, a expliqué : « C’est un avion mythique et qui est valorisant pour notre association. Dans Asercaa, il y a socio-éducatif et c’est très important de partager ça avec des jeunes et des non sachants parce que les gens n’imaginent pas qu’on puisse créer des avions dans un petit atelier et les faire voler. »
« C’est un avion très rustique qui demande beaucoup d’attention, ce n’est pas facile à faire voler. D’ailleurs, ceux qui vont le mettre en vol devront faire très attention, car c’est un avion qui a tendance à se mettre sur le nez et faire ce qu’on appelle un cheval de bois, donc c’est très délicat. C’est ce qu’on appelle le pilotage aux fesses. Toutes les sensations, on les a dans le siège de l’avion et il faut faire avec », a-t-il ajouté.
La suite, tous les membres de l’Asercaa et surtout Olivier l’attendent avec impatience : voler dans le ciel de Royan. À noter qu’en plus de faire rêver les passionnés, c’est aussi un savoir-faire qu’ils pérennisent en redonnant à cet avion le droit de voler. On leur souhaite que tout se passe pour le mieux !
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