EUROPE

Royaume-Uni : fermeture des centrales à charbon d’ici 2025

novembre 30, 2015 14:48, Last Updated: novembre 30, 2015 14:48
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La Secrétaire d’État à l’énergie du Royaume-Uni, Amber Rudd, a annoncé le 18 novembre le projet de fermeture de toutes les centrales à charbon du pays d’ici 2025. Le projet de mettre un terme à cette source d’émission de gaz à effet de serre a été dévoilé à quelques semaines de la réunion sur le climat (COP21).

« Nous sommes confrontés à un héritage de centrales vieillissantes et énergivores, que nous devons remplacer par des solutions alternatives, fiables, abordables financièrement et qui participeront à la réduction de nos émissions (de gaz à effet de serre) », a indiqué Amber Rudd.

En 2010, le charbon fournissait 28% de l’énergie électrique au Royaume-Uni, contre 67% en 1990.

Des propositions pour l’arrêt de l’usage du charbon dans les années 2020 avaient été formulées depuis un certain temps par l’aile politique des conservateurs. Les libéraux démocrates, qui ont échoué face à la coalition gouvernementale en mai, avaient fait campagne en s’engageant à mettre en place une interdiction de l’usage du charbon d’ici 2025.

La proposition d’Amber Rudd ne précise pas quelles sont les sources d’énergie qui viendront remplacer le charbon. Elle a en revanche déclaré à la BBC que l’énergie nucléaire et du gaz seraient les premiers substituts. Elle indique également que des centrales nucléaires comme celles des comtés du Pays de Galles et de Cumbria pourraient fournir 30% d’énergie à émission bas carbone d’ici les années 2030.

En 2010, le gaz naturel a fourni 47% de l’électricité du pays et le nucléaire 16%. Le Royaume-Uni a signé un marché d’environ 42,5 milliards d’euros avec la Chine en octobre dernier, après son dernier investissement de 8,5 milliards d’euros dans une centrale nucléaire à Hinkley Point, dans le comté du Somerset.

Un petit rôle pour les sources d’énergie alternatives

D’autres sources d’énergie renouvelables, comme les éoliennes, joueront un faible rôle après la suppression de leur subvention par le parti conservateur qui a pris le pouvoir en 2010.

En juin, Amber Rudd avait annoncé un moratoire sur de nouvelles subventions pour les champs d’éoliennes, qui ont généré 5% de l’électricité du Royaume-Uni en 2014 pour un coût d’ 1,13 milliard d’euros de subventions. Amber Rudd s’est appuyée sur la nécessité de « gérer le coût sur les consommateurs ». Les subventions pour les énergies vertes, comme la biomasse, ont aussi été stoppées, tandis que celles pour l’énergie solaire sont à l’étude.

Cette annonce arrive en prélude à la COP21, rendez-vous historique parisien pour les conférences sur le climat, qui se tiendra en décembre. Les Nations Unies tenteront de négocier un traité sur le changement climatique qui devrait combler les failles du protocole de Kyoto.

Le gouvernement du Royaume-Uni a déjà reçu des protestations venant de ses habitants concernant ces suppressions de subventions d’énergie verte. À l’approche de la COP21, les critiques s’intensifient.

Un rapport publié en novembre par Overseas Development Institute fustigeait certaines nations du G20 pour avoir continué de subventionner l’exploitation d’énergies fossiles. Il visait notamment le Royaume-Uni pour être « l’une des nations du G20 à avoir augmenté les subventions sur les énergies fossiles tout en ayant supprimé celles aux investissements dans les énergies renouvelables. »

Un certain nombre de pays ont essayé de se rattraper ces dernières semaines en promulguant des initiatives environnementales. Le 17 novembre, les États-Unis, le Japon et d’autres pays ont conclu un accord sur la restriction des exportations de technologie du charbon propre.

L’administration Obama avait annoncé en 2013 qu’elle mettrait un terme au financement des centrales à charbon à l’étranger. Elle a insisté pour que d’autres nations se joignent à cette initiative. Le Japon faisait partie des pays opposés à ce changement, argumentant que ses centrales utilisent une technologie hautement rentable. Il a aussi affirmé que c’était la meilleure option pour les pays développés, dont la nécessité est une fourniture en énergie à un coût abordable.

Avant que cet accord ne prenne effet en 2017, il sera encore possible de financer les centrales « les plus critiques » des pays avancés, comme d’autres centrales dans des pays parmi les plus pauvres. Cela a été l’objet du travail des membres de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques), qui regroupe 34 pays dont la majorité sont en Europe et d’autres pays-clés de l’économie.

Article rédigé avec la contribution d’Associated Press.

Version anglaise : UK to Close All Coal Power Plants by 2025

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