Royaume-Uni : Nigel Farage, le champion du Brexit, en course pour les élections

Selon le célèbre populiste, son parti prépare une "révolte"

Par Owen Evans
4 juin 2024 16:21 Mis à jour: 12 juin 2024 21:10

Nigel Farage a annoncé lundi qu’il se porterait candidat aux élections législatives britanniques sous la bannière de Reform UK, revenant ainsi sur sa décision précédente de ne pas se présenter.

Reform UK a confirmé que Nigel Farage reprendrait la tête du parti et se présenterait comme député à Clacton, constituant ainsi une nouvelle menace électorale pour les conservateurs. Créé en 2018 sous le nom de Brexit Party, Reform UK a été fondé pour faire pression sur le gouvernement afin de garantir la mise en œuvre du Brexit, après le vote de 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

La semaine dernière, Farage avait pourtant exclu de se présenter aux prochaines élections générales, affirmant que ce n’était « pas le bon moment ». Cependant, il a déclaré avoir « changé d’avis » et se lancer dans la course contre un député conservateur.

Ce sera la huitième tentative de Farage, président honoraire de Reform UK, d’entrer au Parlement britannique. Richard Tice, l’ancien chef du parti, deviendra président.

Révolte

Farage a promis de « surprendre tout le monde » et a évoqué une « révolte » en préparation au sein de Reform UK. « Nous tournons le dos au statu quo politique. Il ne fonctionne pas. Rien ne fonctionne plus dans ce pays », a-t-il déclaré.

« Aussi difficile que cela puisse être, je ne peux pas abandonner ces millions de personnes, ce serait une erreur. »

Interrogé sur son changement de position, il a répondu : « C’est permis, vous savez, ce n’est pas toujours un signe de faiblesse. »

Il a ajouté qu’il pensait que les « réformistes » avaient « toutes les chances » de surpasser les conservateurs lors des élections générales du 4 juillet. « Je vais donc me présenter à ces élections. Je lancerai ma candidature demain à midi dans la ville de Clacton, dans l’Essex », a-t-il déclaré.

New Reform UK leader Nigel Farage announces that he will stand during the upcoming general election during a press conference in London on June 3, 2024. (Dan Kitwood/Getty Images)
Nigel Farage, le nouveau chef de Reform UK, annonce qu’il se présentera aux prochaines élections générales lors d’une conférence de presse à Londres le 3 juin 2024. (Dan Kitwood/Getty Images)

Les travaillistes

Selon de nombreux sondages, le Parti conservateur pourrait perdre les prochaines élections générales, permettant à Sir Keir Starmer, leader du Parti travailliste, de devenir Premier ministre. Farage estime que « les travaillistes ont [déjà] gagné les élections. Il n’y a pas photo ».

Il a ajouté qu’un « rejet de la classe politique est en cours dans ce pays » et que « le mur rouge » a disparu. « Il ne reviendra pas ». Cette référence désigne les circonscriptions du Nord de l’Angleterre traditionnellement travaillistes, qui ont voté conservateur en 2019 en soutien au Brexit.

La décision de Farage fait suite à la convocation d’élections générales anticipées par le Premier ministre Rishi Sunak. Pour Farage, « la chose rationnelle à faire » est de « faire ma part, comme je l’ai dit, en soutenant le pays autour du parti ».

Lors de la conférence de presse, il a affirmé : « Je crois sincèrement que nous pouvons obtenir plus de voix que le Parti conservateur lors de ces élections. Ils sont au bord de l’effondrement total. »

Farage s’est montré très critique envers la politique d’immigration des conservateurs. Des recherches indiquent que certains groupes, principalement les partisans du Parti conservateur en 2019 et les partisans du Brexit en 2016, citent les préoccupations en matière d’immigration comme un facteur clé de leurs intentions de vote.

« Nous sommes inquiets des nombreux impacts que nous avons vus », a-t-il déclaré. « Après les dernières élections locales, il y a quelques semaines, des candidats à Leeds, Burnley, Bradford et ailleurs criaient ‘Allahu Akbar’ et ‘on va vous trouver’. »

Il a dénoncé la « naissance d’une politique sectaire dans notre pays » due à des « politiques d’immigration massivement irresponsables ». « C’est le Parti travailliste qui a ouvert la porte, mais qui aurait cru qu’un parti conservateur l’accélérerait ? »

Reform UK se présente dans 630 sièges en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles.

Avec PA Media et Adam Brax

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