JO PARIS 2024

Rugby à VII : Ciofani sent « une pression nationale de ramener la médaille à la maison »

juillet 27, 2024 6:53, Last Updated: juillet 27, 2024 6:53
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Figure de l’équipe de France féminine de rugby à VII, Anne-Cécile Ciofani sent « une pression nationale » sur les Bleues, candidates au titre à partir de dimanche aux JO-2024, un événement qui « dépasse (le) propre rêve » de cette fille de deux anciens athlètes olympiques.

QUESTION: Que représentent pour vous ces Jeux à domicile, trois ans après l’argent décroché à Tokyo? 

REPONSE: « On sent un engouement national. La distance à Tokyo faisait qu’il y avait un certain détachement. Là, on voit les Jeux partout: dans les magasins quand on va faire nos courses, dans les pubs à la télé entre deux films… C’est plus qu’une pression sportive, personnelle ou familiale. C’est presque une pression nationale de ramener la médaille à la maison. C’est quelque chose qu’il faut réussir à gérer et à appréhender au mieux. »

Q: Quel rapport personnel entretenez-vous avec les JO, auxquels ont participé vos deux parents, Walter Ciofani et Jeanne Ngo Minyemeck, en athlétisme?

R: « J’ai été élevée dans une culture sportive. Au début, tous les enfants veulent faire comme papa et maman. Mon rêve, dès que j’ai su marcher, était de faire comme eux. Pouvoir le faire à nouveau à Paris est plus qu’un rêve, ça dépasse mon propre rêve (…) C’était une grande fierté de leur ramener la médaille (d’argent de Tokyo). J’avais hâte de leur passer autour du cou, c’était un moment très émouvant. »

Q: Qu’a changé cette médaille dans votre quotidien?

R: « Ça a changé le regard des gens. On a réussi à apporter de la lumière à ce sport peu médiatisé. Il y a eu un petit engouement, au-delà de l’aspect sportif. Beaucoup d’agents nous ont approchées, différents partenaires se sont intéressés à notre équipe. Le fait que certaines marques misent sur des femmes qui font du rugby contribue à changer les mentalités car ce sport a encore une image un peu stéréotypée, avec un côté masculin et violent. On en a profité quelques temps, il y a eu une belle vague médiatique. Il faut savourer ces moments-là, mais on a vite basculé sur Paris-2024. »

Q: Que vous manque-t-il pour aller chercher l’or cette fois après avoir buté à plusieurs reprises en finale des tournois du circuit mondial, notamment face à la Nouvelle-Zélande ou l’Australie?

R: « J’aurais tendance à dire qu’il ne nous manque plus rien. Ce sont des équipes qu’on a déjà battues, mais jamais aux moments importants. A part savoir ce qu’est de gagner une fois dans sa vie, je ne vois pas. La confiance, on l’a, l’expérience aussi… Il faut juste mettre tous les ingrédients en même temps. »

Q: Le soutien de 80 000 personnes au Stade de France peut-il aider?

R: « C’est peut-être ce qui manque, on n’attendait peut-être que ça (rires)! J’espère que ça va nous porter (…) On a la chance de jouer dans des grands stades (sur le circuit mondial, NDLR), mais ils ne sont pas toujours remplis. Quand tu fais de l’imagerie mentale, tu te vois au Stade de France pour le premier match: où est-ce que tu vas rentrer, où est-ce que tu vas regarder? Tu te fais 10 000 scénarios dans la tête, mais il faut rester concentré et garder les pieds sur terre. »

Q: Vous avez 30 ans. Avez-vous déjà réfléchi à la suite ?

R: « On est obligé de se projeter. J’aime beaucoup trop ce que je fais pour arrêter. Mon projet, c’est de continuer à VII. J’ai eu la chance d’avoir également une expérience à XV et sachant qu’il y a la Coupe du monde l’année prochaine, pourquoi ne pas tenter de postuler pour cet événement. Dans tous les cas, je resterai à fond dans le rugby. »

Propos recueillis à l’occasion d’un stage dans les Pyrénées-Orientales en juin.

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