Élisabeth Borne a promis vendredi de « changer de méthode » sur l’épineuse question des fermetures de classe en milieu rural, avec davantage d’anticipation, lors d’un déplacement axé sur l’éducation, une des priorités du gouvernement pour sortir de la crise des retraites.
À l’occasion de ce déplacement dans la Nièvre, la Première ministre a abordé « un point sensible dans les territoires ruraux, la question des fermetures de classes », pour lesquelles elle souhaite « un changement de méthode ». « Aujourd’hui, elles sont annoncées quelques mois à l’avance. On veut pouvoir anticiper, partager en transparence avec les élus et avoir une approche sur plusieurs années, afin de trouver des réponses adaptées », a-t-elle précisé.
Plus précisément, « au lieu chaque année, en février et puis en juin, de donner la liste des classes qui ouvrent et qui ferment, avec parfois des maires qui sont un peu pris au dépourvu, (…) on va, avec les collectivités, penser les choses sur trois ans », a précisé vendredi soir le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye sur Franceinfo.
L’exécutif veut apporter des « réponses concrètes »
« Trois années pour pouvoir échanger sur la carte scolaire, avec les maires, avec les préfets, pour bien voir comment on construit la carte scolaire et éviter les psychodrames que l’on connaît », a expliqué le ministre. Le déplacement de la Première ministre était le premier en région depuis près de deux mois, destiné à mettre en lumière l’éducation, sur laquelle l’exécutif veut apporter des « réponses concrètes », comme sur la santé et l’écologie, dans le cadre de la feuille de route que lui a confiée le président.
Accompagnée par M. Ndiaye et la ministre déléguée à la Ruralité Dominique Faure, Mme Borne a échangé avec les élèves et les équipes pédagogiques de l’école primaire Albert-Camus et du collège Jean-Rostand à La Machine « sur les enjeux de scolarité et d’égalité des chances en milieu rural ». Elle a assisté à un cours d’anglais en co-enseignement entre professeurs de collège et des écoles au collège Jean-Rostand, avant de participer à Nevers au conseil municipal des enfants (8-13 ans) et au conseil municipal des juniors (14-17 ans), qui lui ont fait part de leurs « propositions pour améliorer le service public de l’éducation ».
Environ 150 personnes ont manifesté à proximité du Palais ducal à Nevers, où devait se rendre Élisabeth Borne. « Ils veulent occuper le terrain sur d’autres thématiques et dire que le gouvernement est passé à autre chose », a regretté auprès de l’AFP une manifestante, Carole Douspis, de la CGT de la Nièvre.
Des remplacements systématiques »
Élisabeth Borne a de nouveau assuré devant la presse que le gouvernement « s’engage à ce qu’à partir de la rentrée, il puisse y avoir systématiquement des remplacements, y compris pour les absences de courte durée ». Elle a également évoqué « la généralisation des territoires éducatifs ruraux (TER), en les doublant dès l’année prochaine ». Objectif : 300 dans les trois ans, selon son entourage.
Créés à titre expérimental au printemps 2021, les territoires éducatifs ruraux rassemblent l’ensemble des acteurs (État, collectivités et associations) autour de l’enfant pour concourir à son parcours et à sa réussite. Selon des données du ministère de l’Éducation nationale, on totalise actuellement « 65 TER, dans 10 académies et 40 départements, avec 92 collèges et 665 écoles ».
Elle a enfin dit souhaiter le développement des internats dans les lycées les plus isolés, « pour que les jeunes ne soient pas contraints dans le choix de leur lycée par l’éloignement géographique et donc qu’ils puissent accéder aux filières qu’ils souhaitent ».
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