La Russie a dévoilé les grandes lignes d’un éventuel accord de paix qui mettrait fin aux hostilités en Ukraine. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré qu’un « esprit d’entreprise » était apparu lors des négociations et que des « formulations concrètes » étaient sur le point d’être adoptées.
Sergueï Lavrov a fait ces remarques lors d’une interview accordée mercredi à la chaîne de télévision russe RBC, dans laquelle il a exprimé « un certain espoir » qu’un compromis puisse être trouvé entre les parties belligérantes.
« Un statut neutre est sérieusement discuté en lien avec des garanties de sécurité », a déclaré M. Lavrov. « Il y a des formulations concrètes qui, à mon avis, sont proches d’un accord. »
Les négociateurs russes ont confié au ministre que les discussions « ne sont pas faciles pour des raisons évidentes, néanmoins l’espoir de trouver un compromis existe. »
Lors des négociations destinées à mettre fin à la guerre, le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi qu’une Ukraine neutre, disposant de sa propre armée sur le modèle de l’Autriche ou de la Suède, était un scénario envisageable.
« C’est une option qui est actuellement en discussion et qui pourrait vraiment être considérée comme un compromis », a déclaré M. Peskov, cité par l’agence de presse russe RIA.
Dmitri Peskov commentait les remarques de Vladimir Medinsky, principal négociateur de la Russie, qui avait précédemment déclaré à la télévision d’État russe que « l’Ukraine propose une version autrichienne ou suédoise d’un État neutre démilitarisé, mais en même temps un État doté de sa propre armée et de sa propre marine. »
L’Ukraine n’a pas confirmé sa volonté de discuter de la neutralité, même si le président Volodymyr Zelensky a déclaré mardi que l’adhésion de son pays à l’OTAN n’était pas envisageable. L’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’alliance de défense transatlantique est une préoccupation majeure pour la Russie et a été utilisée pour justifier l’invasion.
Le conseiller du président ukrainien Mykhailo Podoliak a déclaré mercredi qu’un certain modèle de neutralité est à discuter, mais que ce cadre doit rester « ukrainien » et inclure des garanties de sécurité.
Mykhailo Podoliak a tenu ces propos au service de presse Interfax Ukaine, commentant les remarques de M. Medinsky sur un modèle de neutralité « autrichien » ou « suédois ».
« Certes, nous comprenons la tentative de nos partenaires de rester du côté proactif dans le processus de négociation, d’où les mots sur les modèles de neutralité suédois ou autrichien », a‑t‑il déclaré.
« Mais l’Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Fédération de Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu’‘ukrainien’ et ne peut porter que sur des ‘garanties de sécurité’ légalement vérifiées. Et pas d’autres modèles ou options », a ajouté M. Podoliak.
L’Autriche, que la Russie a citée comme un modèle potentiel, est tenue à la neutralité par sa constitution, qui interdit l’entrée dans des alliances militaires et l’établissement de bases militaires étrangères sur son territoire.
Mykhailo Podoliak a précisé que les garanties de sécurité devront être applicables et « efficaces », contrairement au mémorandum de Budapest de 1994 entre les États‑Unis, la Grande‑Bretagne, la Russie et l’Ukraine.
Dans le cadre de l’accord de Budapest, l’Ukraine a accepté de transférer son arsenal nucléaire à la Russie en échange de garanties de sécurité selon lesquelles sa souveraineté ne serait pas violée, bien que ces garanties soient restées ambiguës et n’aient pas inclus une promesse d’intervention militaire occidentale directe en cas d’attaque de l’Ukraine.
« Cela signifie que les signataires des garanties ne se tiendront pas à l’écart en cas d’attaque contre l’Ukraine, comme ils le font aujourd’hui », a déclaré M. Podoliak. Au lieu de cela, selon lui, les garants de la sécurité devront « prendre une part active aux côtés de l’Ukraine dans le conflit et assurer officiellement la fourniture immédiate des quantités d’armes nécessaires pour le pays. »
Les alliés occidentaux de l’Ukraine ont continué à fournir des armes défensives, sans toutefois fournir d’armes offensives telles que des avions de chasse. Ils se sont également opposés à la présence de troupes de l’OTAN sur le sol ukrainien.
Mykhailo Podoliak a précisé que les garanties de sécurité demandées par l’Ukraine dans le cadre des pourparlers de paix devront également inclure l’engagement des garants à appliquer une zone d’exclusion aérienne.
Le président Zelensky et d’autres responsables ukrainiens ont demandé à l’OTAN de déployer une zone d’exclusion aérienne au‑dessus de l’Ukraine, une mesure que les alliés occidentaux ont rejetée, la jugeant trop dangereuse et susceptible de déclencher une troisième guerre mondiale.
Reuters a contribué à cet article.
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