La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après son irruption en direct à la télévision avec une pancarte critiquant l’offensive de Moscou en Ukraine, a indiqué lundi avoir été relâchée quelques heures après son interpellation.
« Je suis à la maison. Tout va bien », a-t-elle déclaré sur Facebook dans la nuit. « Désormais, je sais qu’il vaut mieux quitter la maison avec mon passeport et un sac », a-t-elle ajouté.
Soupçonnée d’avoir « discrédité » l’armée
Selon son avocat Dmitri Zakhvatov, Mme Ovsiannikova a été interpellée car elle est soupçonnée d’avoir « discrédité » l’armée lors d’une prise de parole devant un tribunal de Moscou où elle s’était rendue la semaine dernière pour soutenir un opposant, Ilia Iachine, écroué pour avoir critiqué l’offensive russe en Ukraine.
Ce chef d’accusation, introduit après le lancement de l’intervention militaire en Ukraine, est passible d’une lourde peine d’emprisonnement. Pour l’heure, les autorités n’ont pas annoncé l’ouverture d’une enquête pénale contre la journaliste.
Cette brève interpellation intervient également quelques jours après que Mme Ovsiannikova a manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l’intervention militaire en Ukraine et le président Vladimir Poutine.
Critiquant la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir
Mme Ovsiannikova est devenue mondialement célèbre mi-mars après avoir surgi, en plein journal du soir, sur le plateau d’une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait alors avec une pancarte critiquant l’offensive en Ukraine et la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir.
Brièvement détenue dans la foulée, elle avait été relâchée avec une amende à payer.
Les images de son geste ont fait le tour du monde, de nombreuses personnes saluant le courage de la journaliste, dans un contexte de répression de toute voix critique en Russie.
Pas d’unanimité
Mme Ovsiannikova ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de l’opposition russe, certains continuant de lui reprocher les années passées à travailler pour la chaîne Pervy Kanal, porte-voix du Kremlin.
Après avoir travaillé pendant plusieurs mois à l’étranger, notamment pour le journal allemand Die Welt, la journaliste avait annoncé début juillet être rentrée en Russie pour régler un contentieux lié à la garde de ses deux enfants.
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