Russie: six surveillants d’un camp arrêtés après une vidéo de torture d’un détenu

23 juillet 2018 18:52 Mis à jour: 23 juillet 2018 19:07

Six surveillants d’un camp pénitentiaire en Russie ont été arrêtés pour « abus de pouvoir » et « violences » après la diffusion par des médias indépendants d’une vidéo de torture d’un détenu dans ce camp, a annoncé lundi le Comité d’enquête russe. Vendredi dernier, le journal d’opposition Novaïa gazeta a publié sur son site une vidéo montrant plus d’une dizaine de surveillants du camp pénitentiaire numéro 1 de la région de Iaroslavl (environ 250 km au nord-est de Moscou) en train de porter des coups violents à un détenu, menotté et allongé sur une table, qui pousse des cris déchirants. La vidéo a provoqué une onde de choc et un tollé en Russie.

« Les enquêteurs ont identifié tous les surveillants du camp pénitentiaire qui ont participé au passage à tabac du détenu », a assuré dans un communiqué le Comité d’enquête, chargé des principales investigations dans le pays. « A ce jour, six personnes ont été arrêtées », a-t-il précisé, en soulignant que des mesures visant à arrêter les autres suspects étaient en cours.

« Une enquête pour abus de pouvoir et violences a été ouverte », selon le Comité d’enquête, qui entend aussi vérifier les agissements du directeur de la prison et de responsables pénitentiaires régionaux. Selon les enquêteurs, « un groupe de surveillants du camp pénitentiaire numéro 1, situé à Iaroslavl, a recouru à des violences à l’égard d’un détenu, en agissant intentionnellement et en abusant de leur pouvoir », indique le communiqué.

Ils ont notamment « infligé de multiples coups de pieds, de poings et d’objets non-identifiés à cet homme », ajoute-t-il. Selon Novaïa gazeta, l’avocate et militante des droits de l’Homme Irina Birioukova, qui a transmis au journal la vidéo de torture, « a dû quitter la Russie au lendemain de sa publication » en raison de « menaces de vengeance ».

« L’ouverture d’une enquête sur les faits de torture présumés est un premier pas bienvenu sur le chemin de la justice », a salué dans un communiqué l’ONG Amnesty International. « Cependant, en l’absence d’un mécanisme national destiné à empêcher systématiquement la torture, l’affaire criminelle ouverte contre les tortionnaires sera une exception à la règle », a-t-elle nuancé.

Les violences et mauvais traitements de la part des surveillants dans les camps et les prisons en Russie sont régulièrement dénoncés par les familles des prisonniers et des ONG spécialisées dans la surveillance des lieux de détention.

DC avec AFP

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