Recherche de victimes, maisons détruites par milliers, routes coupées : le Rwanda continuait jeudi d’évaluer les dégâts causés par des inondations qui ont fait jusqu’à présent 130 morts, l’une des pires catastrophes qu’il ait connu ces dernières années.
Des pluies torrentielles dans la nuit de mardi et mercredi ont causé des inondations et glissements de terrain dévastateurs dans les provinces du Nord, de l’Ouest et du Sud. « Le nombre de morts est maintenant de 130 », a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, ajoutant que cinq portés disparus étaient toujours recherchées. Par ailleurs, 77 personnes ont été blessés, dont 36 étaient toujours hospitalisées jeudi matin.
Plus de 5000 maisons ont été détruites
« Nous ne connaissons pas le nombre total de sans-abri pour le moment, le comptage est en cours. Ce que nous savons, c’est que plus de 5100 maisons ont été détruites et qu’elles abritaient toutes des familles », a déclaré Alain Mukuralinda.
Dans le district de Karongi, dans la province de l’Ouest, plus de 370 familles — soit plus de 1440 personnes — ont été relogées dans des abris temporaires après que leurs maisons ont été détruites, selon l’Agence rwandaise de radiodiffusion (RBA), qui chapeaute la radio et la télévision publique.
Parmi les victimes, Anonciata pleure un de ses fils. « J’ai retrouvé mon enfant enseveli sous des pierres et des briques qui lui sont tombées dessus lors des fortes pluies. Il est mort à l’hôpital », raconte-t-elle à l’AFP : « Un autre de mes enfants a aussi été grièvement blessé à la tête. Je prie pour qu’il survive ».
Le Premier ministre Edouard Ngirente a entamé une visite des zones sinistrées. Il est notamment attendu dans le district de Rubavu, l’un des plus durement touchés. Dans cette commune de l’ouest du pays, la crue de la rivière Sebaya, qui se jette dans le lac Kivu quelques kilomètres en aval, a fait d’importants dégâts.
« J’ai réussi à sauver mes enfants et les membres de ma famille »
Jacqueline Mukamana, une habitante, s’est ruée hors de chez elle à minuit lorsque des voisins l’ont alertée que la rivière sortait de son lit. « Notre maison, et tout (le reste), a été détruit », raconte-t-elle à l’AFP. Un autre habitant, Paul Bizimana, était soulagé d’être parvenu à faire sortir sa famille : « J’ai réussi à sauver mes enfants et les membres de ma famille (…) Au moins, ils sont en sécurité ».
La police rwandaise a alerté que trois importantes routes de la province de l’Ouest étaient « temporairement impraticables ». Le gouvernement a annoncé qu’il accorderait une indemnisation aux familles de victimes de 100.000 francs rwandais (80 euros) par parent mort dans la catastrophe.
Inondations et glissements de terrain meurtriers
L’Afrique de l’Est connaît régulièrement des inondations et glissements de terrain lors des saisons des pluies, dont la plus intense a lieu de mars à mai. Leur intensité et leurs fréquences ne devraient cesser d’augmenter avec le changement climatique, estiment les experts météorologiques. En Ouganda, six personnes ont trouvé la mort mercredi dans un glissement de terrain dans la région de Kisoro, dans le sud-ouest, non loin de la frontière rwandaise, selon la Croix Rouge locale. Le mois dernier en Éthiopie, au moins 14 personnes sont mortes à cause des inondations et glissements de terrain provoqués par de fortes pluies dans le sud, tandis que des centaines de têtes de bétail ont péri et des dizaines de maisons ont été endommagées.
En 2018, au moins 215 personnes avaient été tuées au Rwanda durant les quatre premiers mois de l’année par des inondations et des glissements de terrain causés par les fortes précipitations, selon des chiffres gouvernementaux. Fin 2019, deux mois de pluies incessantes ayant entraîné des inondations et coulées de boue avaient tué au moins 265 personnes et fait des centaines de milliers de déplacés dans la région, notamment au Burundi, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Soudan du Sud.
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