Le ministre français des Armées a estimé que les coups d’État au Mali et au Burkina Faso ont affaibli la lutte contre le terrorisme au Sahel et favorisé la renaissance d’un « foyer terroriste » en bordure de la Méditerranée.
« Lorsque la junte a fait un coup d’État au Mali, elle a cessé de lutter contre le terrorisme. Aujourd’hui, 40% du territoire malien est livré à des groupes armés terroristes qui menacent de reconstituer une forme de califat », a affirmé Sébastien Lecornu, dans un entretien paru dimanche dans Var Matin.
« Sécurité collective »
« La situation est fragile aussi au Burkina Faso. Le sujet n’est donc pas uniquement un sujet d’influence, mais bien de sécurité collective. On ne peut pas ne pas voir qu’un foyer terroriste majeur est à nouveau à un jet de pierre des rives de la Méditerranée », a-t-il martelé.
Les relations entre la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au côté de l’armée malienne contre les jihadistes depuis 2013, et le Mali se sont fortement détériorées depuis que des colonels ont pris le pouvoir par la force à Bamako en août 2020. Le nouveau pouvoir a poussé les forces françaises vers la sortie en 2022. Depuis la France a vu d’autres gouvernements alliés au Sahel se faire renverser par des militaires, au Burkina Faso en 2022 et au Niger fin juillet. L’intégralité de ces trois pays voisins sont tous confrontés à l’expansion jihadiste .
« N’oublions pas que les vraies victimes de ce qui se passe aujourd’hui sont, avant tout, les populations des États africains concernés’, a-t-il souligné.
La lutte contre le terrorisme absente du débat public
« La guerre en Ukraine rend myope une partie des observateurs occidentaux : on ne parle plus du tout de lutte contre le terrorisme dans notre débat public, y compris au Parlement lors des discussions de notre loi de programmation militaire (LPM) », a-t-il insisté.
Interrogé sur la situation des forces françaises à Niamey où quelque 1500 hommes sont engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes jihadistes, le ministre a répondu : « Nos militaires sont habitués aux situations compliquées (…). Nous sommes présents au Niger car nous sommes engagés dans la lutte contre le terrorisme, à la demande des autorités légitimes nigériennes : c’est le cœur de la mission! »
Des milliers de partisans du régime militaire issu d’un coup d’État au Niger s’étaient rassemblés vendredi près de la base militaire française à Niamey, en scandant des slogans hostiles à la France, ont constaté des journalistes de l’AFP.
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