L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Koehler, a poursuivi mercredi au Maroc sa deuxième tournée dans la région, et doit avoir des entretiens avant une visite de terrain jeudi, a-t-on appris de source diplomatique. Lors de sa visite à Rabat, M. Koehler devait rencontrer le Premier ministre Saad Eddine El Othmani et le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, selon l’agence officielle MAP.
Sa tournée se poursuivra dans le territoire appelé par Rabat « Provinces du sud du Royaume » et qui couvre les deux-tiers du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole dont le statut n’a pas encore été réglé. Les autorités marocaines veulent lui permettre de « constater de visu les efforts réalisés en matière de développement socio-économique dans la région », selon la MAP. Mardi, M. Koehler a rencontré dans les camps sahraouis à Tindouf (dans le sud-ouest de l’Algérie) le chef du Front Polisario, Brahim Ghali.
Cet entretien a été l’occasion « d’approfondir les connaissances sur les contraintes entravant la cause du Sahara occidental », selon M. Koehler, cité par l’agence de presse algérienne APS. L’objectif de l’émissaire est de relancer d’ici la fin de l’année les négociations entre Maroc et Front Polisario, dans l’impasse depuis dix ans. Il avait effectué en octobre 2017 sa première tournée dans la région, à l’issue de laquelle il s’était dit « encouragé ».
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, une étendue désertique de 266.000 km2, seul territoire de l’Afrique au statut post-colonial non réglé. Le Maroc rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté. Rabat avait pris à partir de 1975 le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental, après le départ de la puissance colonisatrice espagnole. Le Polisario, qui luttait contre la domination espagnole, y a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique (RASD) et combattu les troupes marocaines, jusqu’à un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU.
Pour le Polisario, « la relance des négociations permettra de préparer la voie à l’accès du peuple sahraoui à son droit à l’autodétermination », comme l’a redit son chef mardi. Pour le Maroc, « aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara », comme le rappelle un récapitulatif diplomatique publié mercredi par la MAP Rabat insiste aussi pour impliquer l’Algérie dans le processus afin d’obtenir une « solution politique, réaliste, pragmatique et durable ».
DC avec AFP
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