Un projet « exemplaire », qui va permettre de sauver 500 emplois : le ministre de l’Industrie Marc Ferracci s’est félicité lundi à Saint-Avold (Moselle) de la prochaine conversion au gaz de la centrale à charbon Émile Huchet, en vertu d’une loi entérinée à l’Assemblée nationale la semaine dernière.
« Je pense qu’on a ici un projet assez exemplaire pour la nécessité d’accompagner la transition énergétique avec pragmatisme », a déclaré le ministre sur le site, entouré de salariés et d’élus locaux.
Le président Emmanuel Macron avait annoncé en 2023 la conversion à la biomasse, d’ici à 2027, des deux dernières centrales à charbon de France, celle de Saint-Avold et celle de Cordemais (Loire-Atlantique).
EDF a annoncé en septembre la fermeture sèche de Cordemais, mais le texte approuvé par les députés prévoit finalement un « plan de conversion » de cette installation.
La conversion de la centrale de Saint-Avold est bien plus qu’un projet industriel et énergétique : c’est l’aboutissement d’un travail important des salariés, des élus locaux, des parlementaires, de GazelEnergie et de l’Etat. Nous avons mené un combat collectif avec un objectif… pic.twitter.com/ca4tAy6mZ7
— Marc Ferracci (@FerracciMarc) April 14, 2025
Quant à la centrale Saint-Avold, faute de conversion, elle aurait dû fermer en 2027, mettant en péril 500 emplois directs et induits.
« Tout le monde est allé dans le même sens », a poursuivi M. Ferracci, « pour maintenir les emplois » du site et même au-delà avec « toute une plateforme qui recèle un potentiel très important pour notre souveraineté industrielle », avec notamment un autre projet, de production d’hydrogène.
Une « étape importante », « un cap clair »
Saluant une « étape importante », le groupe GazelEnergie, qui gère la centrale, s’est félicité que le Parlement ait donné « un cap clair, attendu depuis de nombreuses années », à sa conversion. Celle-ci représente un investissement d’une centaine de millions d’euros pour GazelEnergie, « sans coût pour les finances publiques ».
« La flexibilité est l’un des enjeux clés de la prochaine décennie » pour l’approvisionnement français et européen en électricité, et Émile Huchet « a son rôle à jouer » dans ce contexte, a estimé le président de GazelEnergie, Frédéric Faroche.

Les salariés interrogés par l’AFP ont également fait part de leur soulagement. « Tout le monde respire un peu plus », observe Ludovic Guyot, employé depuis un an à la centrale. La nouvelle loi offre une « bouffée d’oxygène, parce qu’on a des perspectives maintenant », se réjouit-il.
Il reste néanmoins des étapes à franchir, met en garde Sylvain Krebs, représentant syndical CFE-CGE à la centrale. La Commission européenne doit notamment valider l’intégration de Saint-Avold au mécanisme visant à assurer la sécurisation de l’approvisionnement électrique – spécialement en hiver, lorsque la centrale sera convertie. En France, un décret d’application de la récente loi ainsi que des autorisations administratives seront également nécessaires avant de voir le projet se concrétiser.
La loi rend « justice aux salariés du site »
Les contrats de travail des salariés devaient initialement prendre fin au printemps. Ils avaient été prolongés jusqu’au 31 août, et ce vote permettra de les maintenir au-delà de cette date. Élus locaux, ainsi que députés et sénateurs, de tous bords politiques, ont aussi travaillé de concours, ainsi que l’État qui a « joué son rôle » en accompagnant ce processus, selon le ministre.

Saluant une « bonne nouvelle pour l’emploi local » et la Moselle-Est, territoire marqué par la désindustrialisation, le député RN de la Moselle Alexandre Loubet ainsi estimé sur X mardi que la loi « rendait justice aux salariés du site », après trois ans de « mobilisation acharnée ». L’ancienne députée insoumise Charlotte Leduc avait salué une « victoire importante ».
À l’Assemblée, les écologistes se sont toutefois abstenus, soulignant que voter pour un projet qui continue d’utiliser des énergies fossiles n’était « pas un exercice facile ». De telles critiques, selon lesquelles « on ne sort pas complètement des énergies fossiles », doivent être prises avec « beaucoup de distance », a commenté lundi M. Ferracci, car « aujourd’hui, nous avons un projet qui fait faire des progrès en matière d’émissions de CO2 ».
Durant la campagne pour les élections européennes de 2024, plusieurs figures politiques, comme les têtes de liste Jordan Bardella (RN) et François-Xavier Bellamy (LR), ou encore Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, avaient fait le déplacement sur le site.
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