Cinq jours entiers passés dans un couloir à attendre que l’on s’occupe de lui. Le septuagénaire a fait l’expérience d’une longue attente au CHU de Saint-Étienne, où les chambres étaient toutes occupées.
La situation a été rapportée par France Bleu, après la sortie de l’homme de 72 ans ce mardi. Son cas n’est malheureusement pas isolé : le personnel soignant est en grève depuis deux mois et les prises en charges sont ralenties.
En mai dernier, huit lits ont été fermés dans l’hôpital, suivis par 20 autres lits début juillet.
De quoi multiplier les temps d’attente, qui se comptent en jours pour certains patients. Sur les murs des couloirs, certains médecins écrivent la date d’arrivée et calculent le temps passé.
On peut y lire « Sur un brancard depuis 116h, sur un brancard depuis 97h… »
Malgré nos nombreuses alertes de ces dernières semaines, le constat est ce matin sans surprise dans notre service d’urgences.???? #urgences #urgencesengreve #soutienalagrevedesurgences @InterUrg @cause_psy @ChuSaintEtienne pic.twitter.com/6xpc7fE026
— Sainté s’ins-URG (@ins_urg) July 30, 2019
La situation devient parfois intenable pour certains malades.
«On commence à voir des gens qui repartent avec des débuts d’escarres, parce qu’ils restent trop longtemps sur des brancards. On fait ce qu’on peut pour les masser mais on n’est pas assez», affirme une aide-soignante à France Bleu.
La moyenne d’attente au sein du CHU, en général, est d’une trentaine d’heure. Un chiffre déjà bien élevé.
Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, a pris les devants en écrivant au ministère de la Santé pour faire part de son indignation.
«Le gouvernement se doit d’apporter rapidement des réponses concrètes aux demandes des agents qui, avec moins de moyens humains et financiers, doivent faire face à un nombre croissant de patients », a t-il écrit. « Qu’attend-t-on ? Un drame ? », écrit-il encore dans un poste Twitter évoquant la crise de l’hôpital.
Daël Perdriau demande une réforme de l’hôpital et du système de santé, ajoutant que les 70 millions d’euros débloqués par le ministère ne suffisent pas.
Crise aux urgences de l’hôpital de Saint-Étienne : le maire interpelle @agnesbuzyn par courrier-
Qu’attend on ?
Un drame ? https://t.co/W02aBcnAU5— Gaël Perdriau (@PerdriauGael) August 2, 2019
Un premier courrier du Maire était, selon lui, resté sans réponse.
Jeudi soir, la direction du CHU de Saint-Étienne a envoyé un communiqué de presse annonçant l’ouverture de 25 lits supplémentaires dans différents services, ainsi que 28 lits en gériatrie. « Enfin une unité de chirurgie orthopédique et traumatologique, qui devait fermer cette semaine pour quelques jours, restera finalement ouverte tout l’été», a annoncé le communiqué.
D’autres médecins appellent de longue date à revoir les accueils des hôpitaux. D’après le docteur Bertrand de Rochambeau, médecin et président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens, les urgences des CHU sont conçus comme la « porte d’entrée de l’hôpital ».
« Que vous ayez une urgence, venez pour une hospitalisation ou ayez un rendez-vous avec un médecin, vous irez aux Urgences. Les urgences sont l’entonnoir de l’hôpital », explique t-il à Epoch Times, ajoutant qu’il faudrait pouvoir « rediriger chaque patient vers le service approprié à son besoin ».
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