Sainte-Sophie transformée en mosquée : « chagrin et consternation » pour le Conseil œcuménique des Églises

Par Epoch Times avec AFP
11 juillet 2020 13:59 Mis à jour: 12 juillet 2020 12:34

L’ex-basilique byzantine de l’ancienne Constantinople sera ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet, tout en restant ouverte aux visiteurs.

Le Conseil œcuménique des Églises, qui réunit environ 350 églises chrétiennes, notamment protestantes et orthodoxes, a exprimé samedi 11 juillet son « chagrin et consternation » après la décision des autorités turques de transformer l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul de musée en mosquée.

Le secrétaire général par intérim du Conseil, le professeur Ioan Sauca, a fait part de cette réaction dans une lettre au président turc Recep Tayyip Erdogan, publiée sur le site de l’organisation basée à Genève et qui rassemble environ 500 millions de croyants. L’Église catholique n’en fait pas partie, mais collabore avec le Conseil sur certains dossiers.

Sainte-Sophie, un lieu d’ouverture

Depuis 1934 – date de la transformation du temple en musée – Sainte-Sophie « a été un lieu d’ouverture, de rencontres et d’inspiration pour les gens de toutes les nations et toutes les religions », écrit M. Sauca, membre de l’Église orthodoxe roumaine, à M. Erdogan. C’était là une belle preuve de « l’attachement de la Turquie à la laïcité » et de son « désir de laisser derrière elle les conflits du passé », poursuit-il.

Il reproche à M. Erdogan d’avoir « inversé ce signe positif de l’ouverture de la Turquie pour en faire un signe d’exclusion et de division ». En outre, cette décision risque d’encourager « les ambitions d’autres groupes, ailleurs, qui cherchent à modifier le statu quo et promouvoir le renouvellement de divisions entre les communautés religieuses », avertit-il.

Patrimoine mondial

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi 10 juillet que l’ex-basilique byzantine de l’ancienne Constantinople serait ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet, tout en restant ouverte aux visiteurs. « Comme toutes les autres mosquées, les portes de Sainte-Sophie resteraient ouvertes à tous, Turcs et étrangers, musulmans et non-musulmans ». 

Convertie en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle a été transformée en musée par le dirigeant de la jeune République turque, Mustafa Kemal, soucieux de « l’offrir à l’humanité ».

L’édifice du VIe siècle, qui attire les touristes du monde entier grâce à son architecture étonnante, servait de musée depuis les années 1930. Sainte-Sophie est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. (Photo : OZAN KOSE/AFP via Getty Images)

Cette décision du président Erdogan a provoqué condamnations et regrets en Grèce, France, Russie, États-Unis mais également à l’Unesco, qui avait classé Sainte-Sophie au patrimoine mondial. « Nous entendons les commentaires de la communauté internationale sur cette décision, mais le choix du statut de Sainte-Sophie est une question qui relève uniquement de la souveraineté nationale de la Turquie », a déclaré dans un discours le président Turc.

 

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