Lors de la journée d’ouverture du salon de l’agriculture, qui se déroule en ce moment même à Paris Expo Porte de Versailles, le sujet des retraites est sur les lèvres de beaucoup de monde et notamment des agriculteurs. Le président Emmanuel Macron, présent ce 25 février, a d’ailleurs été interpellé sur ce sujet. Les exploitants agricoles, dont les conditions de travail sont difficiles tout au long de leur carrière, ne touchent qu’une retraite de 1 079€ brut par mois en moyenne, d’après la Mutualité sociale agricole.
La retraite des chefs d’exploitations agricoles est, dans la majorité des cas, synonyme de précarité. Au cours de leur vie professionnelle, les agriculteurs sont confrontés à de nombreux aléas et par conséquent, leurs revenus sont souvent faibles. Sans compter la difficulté du travail manuel, le fait qu’ils n’ont ni week-ends ni vacances et le corps usé par ces difficiles conditions de travail. Dans sa réforme, le gouvernement compte repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, y compris pour les agriculteurs. Cette mesure provoque colère et amertume chez nombre d’entre eux.
« On travaille toute notre vie pour toucher une retraite de misère »
« Je crois que tout le monde devrait avoir ce droit acquis de pouvoir prendre sa retraite à taux plein à 60 ans », martèle auprès de CNews Laurence Marandola, la secrétaire générale de la Confédération paysanne. « C’est l’un des régimes les plus misérables de France », ajoute-t-elle.
Pour preuve le cas d’Armand, présent au salon de l’agriculture. Cet agriculteur à la retraite âgé de 76 ans a passé 51 ans de sa vie dans sa ferme en Corrèze. Il y travaillait quinze heures par jour et explique qu’il ne se versait un salaire correct que lorsqu’il le pouvait. Aujourd’hui, sa retraite s’élève à 740€ net par mois, ce qui n’est « pas grand-chose », explique-t-il dans les colonnes du Parisien.
Un gain « de 250 à 300€ par mois pour les agriculteurs »
Selon une proposition de loi des Républicains adoptée en février dernier, à partir du 1er janvier 2026, la pension des agriculteurs non-salariés sera évaluée sur leurs 25 meilleures années et non sur l’intégralité de leur carrière. Pour Pierrick Horel, le secrétaire général des Jeunes agriculteurs (JA), cela « est une bonne chose, même si on aurait pu aller encore plus loin, mais c’est déjà une reconnaissance », rapporte CNews. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a évalué que cela correspondrait à « un gain de 250 à 350€ par mois pour les agriculteurs » et estime qu’il s’agit « d’un grand pas ». Un point que ne partage pas la Confédération paysanne, qui souhaiterait une « revalorisation des minimums de retraites ».
Stéphane, un agriculteur de 52 ans qui possède des vaches laitières holstein près de Saint-Omer (Pas-de-Calais), ignore de son côté s’il aura droit « à la pension minimale de 1200€ prévue dans la réforme », rapporte encore le quotidien francilien. Il devrait pouvoir y prétendre s’il a cotisé durant 43 années. Mais ce qui l’inquiète, c’est de savoir s’il pourra tenir jusque-là, car il souffre déjà de douleurs aux épaules, dans le dos ainsi qu’au niveau des mains. Ayant démarré sa carrière à l’âge de 20 ans, il reconnaît que c’est « de plus en plus difficile ». « Je ne prends qu’une semaine de vacances par an, j’ai la passion de mon métier mais je n’ai pas le temps de profiter », se désole-t-il.
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