Moins d’une semaine après avoir été débarquée d’OpenAI, la star de la Silicon Valley Sam Altman est de retour à la tête de la start-up à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, dont la gouvernance sera profondément renouvelée.
« Nous avons trouvé un accord de principe pour que Sam revienne chez OpenAI comme PDG » avec des changements dans le conseil d’administration, dont les premiers membres seront Bret Taylor (président), Larry Summers et Adam D’Angelo, a expliqué l’entreprise dans un message posté juste après 22h00 mardi soir en Californie, soit 7h00 mercredi à Paris (6h00 GMT).
« Nous travaillons aux détails. Merci pour votre patience pendant ce temps », a ajouté dans ce message la start-up phare de l’intelligence artificielle (IA).
« Bâtir un partenariat solide »
Sam Altman, que Microsoft avait annoncé lundi embaucher, trois jours après son limogeage, a affirmé dans la foulée avoir le soutien de Satya Nadella, le patron du géant de la tech, pour revenir à la tête d’OpenAI. « Avec le nouveau conseil d’administration et le soutien de Satya, j’ai hâte de revenir chez OpenAI et de bâtir un partenariat solide » avec Microsoft, a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).
Son collègue Greg Brockman, ancien président du conseil d’administration qui l’avait suivi chez Microsoft, a également annoncé son retour sur X.
OpenAI a été fondé en 2015 comme une association à but non lucratif. Depuis, il s’est associé à Microsoft qui a investi des milliards de dollars et lui a donné accès à son infrastructure informatique pour lui permettre de mettre au point des modèles d’IA toujours plus performants. Le géant informatique est aussi actionnaire minoritaire – à un niveau non divulgué – de la branche privée d’OpenAI, contrôlée par la fondation originale.
Interrogé par Bloomberg mardi, Satya Nadella n’avait pas exclu un retour de Sam Altman chez OpenAI, affirmant qu’il faudrait alors « des changements de gouvernance, pour éviter des changements soudains où nous ne serions pas dans la boucle ».
L’éviction surprise de Sam Altman vendredi avait provoqué un séisme dans la Silicon Valley, rappelant à certains le limogeage en 1985 de Steve Jobs par Apple, dont il avait repris la tête des années plus tard. Selon une lettre publiée par plusieurs médias américains, près de 700 des 770 salariés d’OpenAI, dont la première dirigeante nommée par intérim, ont menacé durant le week-end de démissionner si Sam Altman, 38 ans, ne revenait pas.
L’expérience des premiers membres
Lundi l’ancien patron de Twitch Emmett Shear, à son tour nommé numéro 1 par intérim, avait annoncé lancer un audit indépendant sur les derniers événements. Le nouveau conseil d’administration, s’il reste aussi restreint que le précédent, diffère drastiquement par l’expérience de ses premiers membres, par ailleurs tous des hommes.
Bret Taylor, 43 ans, co-créateur de Google Maps, est un ex-dirigeant du spécialiste des logiciels Salesforce. Il a œuvré comme directeur technique chez Facebook (Meta), et a également été membre du conseil d’administration de Twitter devenu depuis X jusqu’à la reprise du réseau social par Elon Musk.
Larry Summers, 68 ans, professeur à Harvard, est l’ancien secrétaire du trésor des États-Unis, et a été économiste en chef de la Banque mondiale. Figure connue de la Silicon Valley, Adam d’Angelo, 39 ans, est l’un des rescapés du précédent conseil. Il a fondé le site de questions-réponses Quora.
Très inquiet des avancées de l’IA
En revanche, Ilya Sutskever, tête pensante d’OpenAI, l’entrepreneuse Tasha McCauley et Helen Toner, directrice de la stratégie d’un institut de recherche dans les nouvelles technologies, ne sont pas cités et pourraient avoir été écartés. Réputé très inquiet des avancées de l’IA dont il craint qu’elle ne finisse par poursuivre des buts en contradiction avec ceux de l’humanité, Ilya Sutskever avait affirmé dès lundi « regretter sincèrement sa participation dans la décision du conseil d’administration » d’évincer Sam Altman.
La mise en ligne de la première version de ChatGPT le 30 novembre 2022 a donné le coup d’envoi à une course à l’IA dite générative, c’est-à-dire capable de créer du contenu (texte, images, sons) sur demande en langage courant. L’IA générative est considérée comme capable de transformer des secteurs entiers de l’économie. Elle suscite l’enthousiasme, mais aussi de fortes inquiétudes quant à son éventuel danger pour la démocratie (désinformation massive) ou l’emploi (professions remplacées), notamment.
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