L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, qui s’est produit à Conflans-Sainte-Honorine le vendredi 16 octobre, ramène sur le débat de la laïcité et sur les jours qui ont précédé la mort du professeur. Quelques jours avant la mort du professeur, le sujet des règles de la laïcité avait été abordé avec l’enseignant lui-même ainsi qu’un inspecteur de vie scolaire de l’académie de Versailles.
La principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine, qui retrace les jours précédents l’assassinat de Samuel Paty, a été entendue par la Sous-direction antiterroriste (SDAT), le 17 octobre, soit le lendemain du drame.
Le 8 octobre, un inspecteur de vie scolaire de l’académie de Versailles, désigné comme référent laïcité, avait envoyé un message électronique à la principale de l’établissement scolaire du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Île-de-France). Il lui proposait un entretien avec Samuel Paty, ainsi que le rapporte Le Point.
Dans ce mail du 8 octobre, l’inspecteur précisait : « Cet entretien portera notamment sur les règles de laïcité et de neutralité que ne semble pas maîtriser M. Paty », faisant également suite à la diffusion de la vidéo de Brahim Chnina. Dans cette vidéo, le père d’une élève du collège s’insurgeait contre Samuel Paty en le traitant de « voyou » parce que, selon lui, il avait diffusé des caricatures de Mahomet « nu », pendant le cours de quatrième de sa fille.
Le référent laïcité comptait également évoquer les « questions vives » de laïcité avec l’équipe académique « Valeurs de la République » lors d’une réunion. Il avait alors mentionné que « l’exemple de votre collègue pourra ainsi être rapporté et étudié avec grand intérêt, de manière à produire des outils et ressources utiles pour tous les enseignants ».
Lors de l’entretien, qui a eu lieu le 9 octobre, étaient réunis l’inspecteur, la principale de l’établissement scolaire ainsi que Samuel Paty. Ce dernier avait reconnu avoir commis « une erreur », ce 5 octobre dernier, en proposant à certains collégiens de sortir de la salle de classe avant qu’il ne diffuse les caricatures de Mahomet pendant son cours.
Dans un mail de Samuel Paty envoyé au référent laïcité, le professeur avait alors expliqué que la laïcité, selon lui, était « le respect de toutes les croyances (et c’est notamment pour cela qu’il ne faut pas montrer de signes religieux en classe) ». Il avait également précisé que cette question relevait de la jurisprudence du Conseil d’État et que sa décision de « ne pas obliger à regarder ce type de caricature » relevait selon lui d’un « comportement laïque ».
Dans un mail adressé à sa hiérarchie à l’issue de la réunion, l’inspecteur avait écrit : « M. Paty a reconnu avoir fait une erreur. Il ne voulait pas froisser les élèves en utilisant une caricature comme support pédagogique et il les a froissés en laissant supposer qu’il s’adressait aux musulmans. Il a été maladroit et il a laissé penser qu’un critère religieux pouvait induire des activités pédagogiques différentes pour une même classe. »
L’inspecteur a déclaré que « si l’effet est celui d’un manquement à la laïcité/neutralité, à aucun moment le manquement n’a été intentionnel et cela a été très ponctuel dans une séance d’une heure d’une séquence pédagogique de sept séances. L’erreur a été reconnue dès les premiers appels de parents tant par la principale que par l’enseignant ».
Quant au rectorat, il avait alors conseillé au professeur de porter plainte. Par ailleurs, le rectorat avait également alerté les forces de l’ordre sur le fait que le militant islamiste fiché S Adbelhakim Sefrioui avait accompagné Brahim Chnina pour rencontrer la directrice du collège. Il conclut avoir toujours été un « soutien » pour Samuel Paty et ce « à chaque instant, tant sur le plan pédagogique que sur le plan personnel de [sa] protection », ainsi que le rapporte encore Le Point.
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